Les quatre rapporteurs de la FNSEA (Henri Bies-Péré, Olivier Dauger, Hervé Lapie et Joël Limouzin) ont présenté à la presse ce mercredi 9 septembre 2020 leur dernier rapport d’orientation. Initialement prévu pour la fin de mars, le vote de ce dernier a été reculé, faisant suite à la crise du coronavirus, au 10 septembre 2020 pour le congrès du syndicat.
Les élus se veulent « proactifs » sur le sujet du changement climatique et, plutôt qu’un frein, imaginent celui-ci comme une opportunité pour l’agriculture.
Réduire l’empreinte carbone
« Même si l’on ne peut pas être à zéro [émission carbone], nous pouvons la réduire », a rappelé Christiane Lambert. Le syndicat se fixe l’objectif des accords de Paris signé par l’Europe : réduire de 45 % les émissions agricoles de gaz à effet de serre sans faire pâlir le niveau de productivité.
Le syndicat mise en partie sur l’innovation et la recherche qui permettra « d’ajuster les doses, les traitements, les apports en eau utilisés par les agriculteurs, explique Henri Bies-Péré. Évidemment, la recherche et le transfert de connaissances vers les exploitations devront être accompagnés. »
La FNSEA souligne également dans son rapport l’artificialisation galopante des terres agricoles, alors que le sol constitue un potentiel de capture de carbone non-négligeable : les prairies fixeraient à elles seules 80 tonnes de carbone par hectare. Et alors que l’agriculture produit aujourd’hui 20 % des énergies renouvelables, le syndicat majoritaire rappelle que le travail devra se poursuivre pour la méthanisation ou le photovoltaïque « sauf sur les sols à vocation alimentaire », a tenu à souligner Olivier Dauger.
Des moyens pour accompagner l’agriculture
Alors que les inondations ou les sécheresses se répètent année après année, la FNSEA rappelle une nouvelle fois l’importance d’avancer sur la question du stockage de l’eau et de la gestion des risques. « Mais il n’y aura pas d’évolution de l’agriculture si l’économie décarbonée est gratuite », a rappelé Olivier Dauger. Des prix adaptés ou des contrats de prestation de services environnementaux devront permettre de rémunérer les agriculteurs pour leurs engagements contre le réchauffement climatique.
L’occasion, pour le syndicat, de rappeler l’incompatibilité de ses ambitions avec les accords de libre-échange qui permettent l’entrée sur le territoire de produits ne respectant pas les cahiers des charges européen ou français.
Une déclinaison sur les territoires
Alors qu’une dizaine d’amendements seront débattus le jeudi 10 septembre 2020 par les congressistes de la FNSEA, les quatre rapporteurs entameront dans l’automne une tournée dans les régions. L’objectif est ainsi de concrétiser à plus petite échelle les mesures évoquées dans leur rapport et d’aider les territoires à trouver des solutions.
À l’issue de ce travail, le syndicat souhaite faire preuve de transparence et « démocratiser » ses propos en publiant son rapport d’orientation sous la forme d’un livre.