« Les résultats provisoires établissent un effectif minimal détecté de 40 ours en 2018, intégrant les deux ourses réintroduites en Béarn en octobre, précise le communiqué diffusé par le ministère le 1er avril 2019. Ce chiffre, en baisse par rapport à l’année précédente, est cependant à nuancer. 11 ours repérés en 2017 n’ont pas pu être détectés en 2018. »

En croissance depuis 2006

Le chiffre pourrait donc être corrigé ultérieurement, comme vient de l’être celui de 2017. L’ONCFS, Office national de la chasse et de la faune sauvage, avait compté 43 ours en 2017 mais le nouveau décompte a permis de détecter trois animaux supplémentaires, portant l’effectif minimal pour 2017 à 46. Soit une augmentation moyenne annuelle de 10,7 % depuis 2006.

 

Sur les 40 ours repérés en 2018, les indices de présence collectés (crottes, poils…) ont permis d’identifier « 20 femelles, 19 mâles et 1 individu de sexe indéterminé », dont « 22 adultes potentiellement reproducteurs » et deux portées de deux et trois oursons. Mais « trois ours sont considérés comme disparus ».

De « grands déplacements exploratoires »

L’aire de répartition a augmenté en un an de 1 400 km², atteignant 7 400 km² en 2018, une extension principalement liée aux « grands déplacements exploratoires » de Claverina et Sorita, les femelles slovènes lâchées en France en 2018. Le suivi de la population confirme « des échanges entre les individus des Pyrénées occidentales et centrales, observées depuis 2016 ».

 

« Ces déplacements, qui restent le fait des mâles, sont le signe d’une nouvelle connexion entre les 2 noyaux historiquement isolés des Pyrénées », explique le communiqué. La population d’ours des Pyrénées fait l’objet d’un suivi annuel grâce à la collecte d’« indices de présence » : prédations, crottes, empreintes ou encore pièges photographiques et pièges à poils.

 

La méthode de comptage de tous les individus, « particulièrement adaptée aux petites populations, sera sans doute amenée à évoluer dans les prochaines années en lien avec l’augmentation du nombre d’ours », note le ministère, alors que la présence du plantigrade est dénoncée par les éleveurs.

Une nouvelle feuille de route en débat

« À l’heure où sont lancées les discussions sur la nouvelle feuille de route de l’État visant la conciliation des activités de pastoralisme avec la présence de l’ours, le ministère réaffirme sa volonté de la construire en lien étroit avec les acteurs locaux, notamment les professionnels de l’élevage, confrontés aux problèmes de prédation de leur cheptel. »

 

« Les échanges sur ce projet de feuille de route “Ours et Pastoralisme” portés par le ministère de l’Agriculture et le ministère de la Transition écologique et solidaire ont débuté le 11 mars dernier sous l’impulsion du préfet de la Région Occitanie, coordinateur du massif des Pyrénées, et se poursuivront jusqu’au 7 avril 2019 », rappelle le ministère.