« Nous constatons, depuis l’été 2020, une hausse régulière du prix des principales matières premières utilisées en alimentation animale », s’alarme François Cholat, le président du Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale (Snia), dans un communiqué de presse du 7 janvier 2021.

 

L’organisation s’inquiète de cette envolée des cours des matières premières agricoles. « Cette hausse importante des prix sur les céréales et les tourteaux d’oléagineux résulte de plusieurs paramètres, qui préfigurent une tendance amenée à s’installer pour encore quelques mois selon les analyses de marchés », insiste François Cholat.

Une hausse généralisée des cotations

Dans son communiqué le Snia précise que « les cotations pour le blé tendre fourrager (rendu Pontivy) étaient de 184 €/t en juin, elles s’élèvent à 218 €/t au 6 janvier » 2021. Il fait le même constat pour le maïs « qui passe de 178 €/t à 205 €/t (rendu Pontivy), pour l’orge qui bascule de 170 €/t à 211 €/t (rendu Pontivy), pour le soja (départ Montoir) et le colza (départ Rouen) qui grimpent respectivement de 325 €/t à 459 €/t et de 229 €/t à 311 €/t ». « La prime « sans OGM » sur le tourteau de soja, quant à elle, est actuellement de 91 €/t », indique également l’organisation.

 

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Sécheresse et retour de la Chine sur les marchés

Le Snia explique ces hausses par une mauvaise récolte de maïs en Europe, la sécheresse en Amérique du Sud qui « renforce » les tensions économiques, mais aussi du retour de la Chine sur les marchés, « avec une augmentation spectaculaire de sa demande en soja ».

 

« Le soja n’est pas la seule source de protéines à pâtir des conditions climatiques défavorables : la production européenne de colza a enregistré une baisse de 4,7 % cette année (–3,3 millions de tonnes) faisant suite aux conditions météorologiques défavorables lors des implantations à l’automne 2019 », relève également François Cholat.

 

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Des leviers pour rester compétitif

Face à cette conjoncture économique « difficile », le Snia souligne que « les fabricants d’aliments pour animaux d’élevage travaillent d’arrache-pied pour trouver des solutions afin de limiter au maximum le surcoût pour l’élevage français ».

 

Pour rester compétitifs l’organisation précise que ces derniers actionnent ainsi plusieurs leviers comme la diversification des flux d’approvisionnement, la révision des formules ou encore l’optimisation des coûts logistiques.

 

« Nous mettons, comme toujours, tout notre savoir-faire au service de l’élevage pour garantir sa performance et sa résilience. L’exercice a ses limites et l’augmentation du coût de l’alimentation des animaux liée à celle des matières premières est une réalité que les filières françaises doivent intégrer dans leur stratégie », signale François Cholam.

 

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