Hausse des coûts, rétrécissement du marché, ratios économiques dégradés : c’est le tableau dressé par les responsables du Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale (Snia), ce mercredi 30 août 2023, lors d’une conférence de presse à Paris. Après avoir reculé de 6,6 % en 2022, la production française d’aliments du bétail affiche une nouvelle baisse de 1,9 % de janvier à juin 2023.

« Les fabrications d’aliments à destination des ruminants se tiennent, celles pour le porc sont en chute libre, tandis que pour les volailles, la situation s’est redressée et tend vers une stabilisation basse », précise François Cholat, président du Snia. Ce dernier s’inquiète d’une décapitalisation structurelle, en particulier pour le porc. « Les pressions ont été fortes pour les éleveurs de porcs ces dernières années sur les sujets environnementaux et sociétaux. Cela a découragé l’investissement et les installations et on le paie aujourd’hui », ajoute Philippe Manry, vice-président du Snia.

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Rentabilité écornée

D’après l’observatoire financier des entreprises de nutrition animale du Crédit Agricole, le chiffre d’affaires des fabricants d’aliments composés a progressé en 2022, pour atteindre 7,2 milliards d’euros. Pour autant, « la rentabilité est en forte baisse et s’établit à 1,9 % (1), contre 7,6 % en moyenne pour l’industrie agroalimentaire », note François Cholat. Or être rentable, c’est « capital pour que les fabricants d’aliments continuent à investir », souligne-t-il.

Philipe Manry, vice-président du Snia, François Cholat, président, Aurélien Simbelie, membre du bureau, et Ludovic Michel, vice-président, le 30 août 2023 à Paris. ( © Vincent Guyot )

Les industriels de la nutrition animale mettent notamment l’accent sur la décarbonation de leur activité. L’objectif affiché ? Réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre entre 2020 et 2030. Cela passe, entre autres, par le choix des matières premières. « Nous visons un approvisionnement à 100 % de soja non déforestant en 2025, avec des paliers de 50 % en 2023 et 75 % en 2024, rappelle Ludovic Michel, vice-président du Snia. Pour 2023, nous devrions même avoir de l’avance sur notre objectif. »

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Vincent Guyot

(1) Ratio Ebitda/chiffre d’affaires.