La filière de la CRC (culture raisonnée contrôlée), qui fêtera ses 20 ans en juin prochain, a tenu son assemblée générale le 4 décembre 2019. La filière compte 17 nouveaux adhérents en un an : 8 moulins, 8 sites industriels et 1 distributeur. Le nombre de producteurs engagés augmente également (+28 %), tout comme les volumes récoltés (+45 %).
Pour la première fois en 2019, du sarrasin a été labellisé CRC et complète les trois cultures qui étaient jusqu’alors labellisables (blé tendre, blé dur, seigle).
L’épeautre et le colza suivront en 2020.
« Devenir la référence »
Marc Bonnet, directeur du GIE, a réaffirmé l’ambition : « Devenir la référence des filières végétales françaises d’excellence. » La filière travaille sur l’évaluation de l’impact des pratiques mises en œuvre sur la biodiversité, via des indicateurs de pression et d’état. L’enjeu est de pouvoir à terme avancer sur la question de la rémunération pour les services environnementaux (PSE). Diminution des émissions de gaz à effet de serre, critères d’équitabilité, allégation nutrition… D’autres travaux sont amorcés au sein de la filière.
Par ailleurs, l’objectif de certifier les récoltes CRC « zéro résidu de pesticide », annoncé en 2018, devrait être atteint à la récolte de 2021.
Ne pas passer à côté de la digitalisation
Autre front : celui de la traçabilité. Intercéréales a annoncé en février travailler sur le sujet en partenariat avec la filière CRC. Ce projet devrait aboutir prochainement à une application permettant aux consommateurs de connaître la provenance et le cheminement du produit acheté.
L’outil, opérationnel, est au stade de pilote. Les travaux actuels portent sur l’interface de restitution de l’information, ainsi que sur la gouvernance des données des opérateurs. Pour Marc Bonnet, il est important que la filière ne passe pas à côté du digital.
Origine France
Il a été décidé que d’ici à 2022, la marque déposée CRC ne pourra être communiquée que sur des denrées dont les améliorants et des levains ont été produits en France à partir de blé CRC. Jusqu’à présent, certaines farines CRC sont transformées à l’étranger (production d’améliorants et de levains), avant d’être incorporées dans les produits CRC en France. Pour répondre à cette attente, des acteurs européens ont très récemment annoncé à la filière investir dans une ligne de production spécifique.
Du bio CRC ?
Face à la montée en puissance de l’agriculture biologique, l’assemblée s’est interrogée sur un éventuel croisement entre les engagements CRC et AB. « Cela fait partie de nos réflexions. Le label bio est déjà très structuré, avec un cahier des charges européen basé sur des obligations de moyens. Ce que l’on se demande, c’est ce que l’on peut apporter au label bio avec nos valeurs : le 100 % français, 100 % responsable, la biodiversité, la traçabilité, l’obligation de résultat… », fait savoir Étienne Henriot, président du GIE CRC. Pour l’heure, rien n’est acté.