Ce mardi 9 août 2016, le cabinet Agritel évalue la récolte de blé tendre française à 28,68 Mt. À 54,8 q/ha, le rendement moyen national atteindrait son plus niveau depuis 33 ans. Cette chute de production affectera fortement les collecteurs et au final les exportations hexagonales.

Chute de 60 % d’exportations françaises vers pays tiers

 

L’incident climatique de juin a engendré une chute des rendements de 26 % par rapport à la moyenne quinquennale. L’impact est catastrophique pour le premier exportateur de blé européen que nous sommes. Et nous restons un cas isolé face au reste du monde qui bénéficie d’un potentiel record.

 

 

 

Le cabinet de conseil estime que la France disposera de 5,1 Mt pour exporter hors de l’UE. C’est 60 % de moins qu’en 2015. Cela représente une perte de 2 milliards d’euros de l’excédent commercial français, et ce uniquement pour le blé. « La France va perdre son leadership européen en exportation hors Union européenne en blé tendre en 2016 », déclare Michel Portier, le directeur général d’Agritel.

L’Allemagne, premier exportateur européen vers les pays tiers

 

Agritel estime à 6,6 Mt le volume de blé tendre que l’Allemagne pourra exporter pendant la campagne 2016-2017. Le pays accède ainsi à la première place du podium européen, et risque de souffler plusieurs marchés à la France. Selon Agritel, l’Allemagne serait moins touchée par les pluies du printemps « car la plupart de ses productions se trouvent dans le sud du pays, où les pluies ont été bien moins considérables », explique Michel Portier, qui prévoit une production de 25,5 Mt pour le pays.

Récoltes records ailleurs dans le monde

 

La production totale des huit plus grands exportateurs de blé tendre réunis - Argentine, Kazakhstan, Ukraine, Australie, Canada, Russie, USA et Europe - va augmenter de 2,5 Mt par rapport à l’an dernier. Des récoltes records sont attendues en Ukraine, en Russie et aux États-Unis notamment.

 

De plus, le ratio stocks mondiaux/consommation se situerait autour de 35 %, au même niveau que pour 2015-2016. « Tout indique donc que les prix resteront à des niveaux bas pour la campagne 2016-2017, poursuit Michel Portier. Cette chute des rendements n’aura pas d’impact sur le consommateur français, puisque les prix intérieurs s’indexeront aux prix mondiaux. »