« On atteindra sans aucun doute plusieurs dizaines de millions d’euros de dégâts », a déclaré Michel Joux, président de la FRSEA. Selon lui, des estimations chiffrées plus précises devaient être disponibles à la fin de la semaine.
Les secteurs les plus touchés dans la Région ont été l’arboriculture (noix, abricots, cerises ou pêches) en Isère, dans la Drôme et en Ardèche principalement, ainsi que la viticulture, également en Isère et dans la Drôme mais aussi en Savoie.
Les exploitations céréalières et fourragères de la Loire, de l’Isère et de la Drôme ont également été touchées, a précisé M. Joux.
« Il y aura un impact sur les récoltes de l’année mais aussi des pertes sur les fonds car de nombreux arbres et ceps de vigne ont été arrachés ou fortement endommagés », a-t-il expliqué.
La nuciculture iséroise a été particulièrement atteinte avec 15 000 à 40 000 noyers qui devront être replantés et ne produiront rien avant sept ou huit ans, a-t-il ajouté.

Contacté par l’AFP en marge d’un déplacement lundi dans le sud du Grésivaudan, cœur de la nuciculture iséroise, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez a constaté « une détresse morale profonde » chez certains exploitants qui ont « perdu une vie de travail en dix minutes ».
Les orages qui ont touché samedi la région ont été aussi violents que brefs, accompagnés de grêle et de fortes bourrasques, faisant un mort et de nombreux dégâts.
Le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume, resté dans la région lundi, avait annoncé dimanche que l’état de catastrophe naturelle serait annoncé « dans les deux jours qui viennent ».
De son côté, M. Wauquiez a réclamé des dérogations pour mettre en place un fonds régional d’assurance contre les calamités et a « demandé que soit mise en place une cellule régionale de crise » pour « faire converger toutes les aides » rapidement.
Du côté syndical, la Confédération paysanne demande des mesures d’urgence : « De prise en charge – et non d’exonération ou de report – des cotisations sociales de MSA et des intérêts d’emprunts ; d’avances de trésorerie partout où cela sera nécessaire. »
La Région « va voter la semaine prochaine un plan d’urgence de 5 millions en soutien immédiat pour les agriculteurs », a annoncé son président.

« Les arrêtés de catastrophe naturelle et de calamités agricoles sont loin de répondre à toutes les situations et ne permettront pas, comme s’y est engagé le ministre de l’Agriculture, de « ne laisser personne sur le bord de la route », explique le syndicat En effet, les pertes de récolte causées par la grêle ne sont pas éligibles au régime des calamités, au prétexte qu’elles sont réputées comme assurables. Or, si l’on prend le cas des arboriculteurs, nombre d’entre eux n’ont pas les moyens de souscrire une assurance privée, dont les tarifs, en moyenne, avoisinent les 330 euros de l’hectare. Quant aux dispositifs de prévention, il faut compter près de 20 000 euros d’investissement par hectare pour des filets para-grêle ».
De son côté, le Modef réclame « le déclenchement de la procédure de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle avec une prise en charge à 100 % des pertes subies sur les surfaces agricoles sinistrées par le Fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA) ».
Le syndicat « exige que le gouvernement prenne des mesures exceptionnelles en plus des plans déjà annoncés et destinés aux producteurs touchés :
- l’exonération de l’impôt foncier pour les producteurs de la Drôme, de l’Isère, de la Lozère et du nord de l’Ardèche,
- la prise en charge des cotisations sociales et des reports d’emprunts jusqu’à la prochaine récolte,
- l’exemption des règles « de minimis » agricoles pour les producteurs de la zone sinistrée,
- un prêt de trésorerie à 0 % pour aider les producteurs à passer ce coup dur ».