Soulignant « le parasitisme commercial et la volonté de tromper le consommateur », Paul Rouche, directeur délégué du syndicat, appelle à réagir face aux dénominations fallacieuses de certains produits végétariens, telles que saucisses, nuggets, jambons…

Les filières de la viande de plusieurs pays européens, dont la France, ont d’ailleurs engagé une procédure auprès de Bruxelles afin « d’éviter l’usurpation. Il faut agir vite avant que l’usage ne fasse loi. On a déjà laissé passer le steak et le carpaccio ! » La filière a également demandé à la DGCCRF de faire en sorte que les viandes et les produits végétaux d’imitation ne figurent plus dans le même linéaire.

Être plus incisif face aux « anti-viande »

À la filière aussi d’être plus « incisive » face aux « anti », en mettant en avant les atouts nutritionnels et la « naturalité » de la viande, estime pour sa part François Cassignol, directeur de la communication chez Culture Viande. Le syndicat est au travail, préparant un « argumentaire » sous forme de fiches fournissant des « éléments de langage » afin de répondre aux discours des anti-viande. Une vingtaine de comptes Facebook et de blogs, dont celui de « Clara l’institutrice » sont également pilotés par Culture Viande, pour faire du lobbying « pro-viande » et contrer celui des anti-viande très actifs sur les réseaux sociaux.

Mais les « veggies » ne sont pas les seuls à s’attirer les foudres des industriels de la viande. Dans son discours de clôture, Jean-Paul Bigard, président de Culture Viande, vilipende les enseignes de la grande distribution, pour qui « il faut acheter au plus bas pour vendre au moins cher, la notion d’origine [étant] rudement malmenée ». Il estime que mettre en place « une démarche de filière nationale serait [pourtant] bénéfique pour tous ».

Le maillon de la charcuterie-salaisonnerie française en prend également pour son grade, lui qui « préfère des cotations plus basses », et « reste figé dans un modèle des années 1990, alors que ses concurrents européens ont évolué et développé leurs propres marques à l’international ». Il faut « peut-être aller vers davantage de bio », alors que les transformateurs et les distributeurs s’en tiennent à des produits de consommation courante, « dont l’image se dégrade mais qui restent formidablement profitables »…

La démarche « cœur de gamme » insuffisante

Dernière attaque, contre le syndicalisme agricole cette fois et sa démarche « cœur de gamme », qui selon Jean-Paul Bigard « n’est pas forcément pérenne. Outre torpiller les signes officiels de qualité, elle reste insuffisante, pauvre en cahier des charges. Le moment est bienvenu de s’interroger sur les suites de cette démarche syndicale, aux résultats contestables. » Il faut néanmoins « en sortir par le haut », juge-t-il utile de préciser.

E.C.