Dans une proposition de loi enregistrée à l’Assemblée nationale le 20 juillet 2016, des députés demandent la suppression de la dérogation prévue en cas d’abattage rituel. Ils exigent un étourdissement obligatoire.
Aujourd’hui, le code rural impose « des procédés d’étourdissement [qui, N.D.L.R.] doivent plonger l’animal dans un état d’inconscience où il est maintenu jusqu’à l’abattage, lui épargnant en tout état de cause toute souffrance évitable ». Le même code rural prévoit des exceptions pour l’abattage rituel.
Les députés estiment que la société est de plus en plus concernée par le bien-être des animaux, attendant de la mise à mort qu’elle soit la plus digne possible. Ils rappellent que les éleveurs ont eux-mêmes accompagné ce mouvement sociétal, car ils sont préoccupés par le traitement réservé à leurs animaux.
Des dérives « inacceptables »
« Ils y sont d’autant plus sensibles, qu’ils sont eux-mêmes désormais engagés dans des démarches tendant à améliorer leurs propres pratiques d’élevage au regard du bien-être animal, rappellent les députés dans leur proposition de loi. Dès lors, ils ne peuvent pas accepter des dérives comme celles récemment dénoncées dans certains abattoirs. Ces dérives leur portent gravement atteinte. Elles jettent l’opprobre sur le travail qu’ils réalisent au quotidien et mettent plus encore en péril une filière qui a connu et connaît toujours de très grandes difficultés. »
En revanche, les députés sont opposés à l’abattage à la ferme. Si la méthode est souvent défendue pour épargner la souffrance aux animaux, « une telle perspective serait une régression sanitaire et n’est donc pas envisageable », estiment-ils.