« Ce sont les éleveurs qui ont construit la marque, en couchant sur le papier leurs pratiques traditionnelles, explique Raphaël Colas, le responsable technique de Feder. Le terme « Maison des éleveurs » fait référence à notre structure coopérative. Nous estimons à 1 000 le nombre d’élevages qui pourraient entrer dans la démarche. Pour l’heure, nous en sommes au stade des négociations commerciales avec les distributeurs. »
« Nous souhaitons lever l’anonymat de notre viande de bœuf, expose Florence Demeule, la responsable de la communication de Feder. Nous avons commencé par interroger 1 200 consommateurs pour comprendre leurs attentes. Il est ressorti de cette enquête que les pratiques de nos adhérents répondaient déjà à une bonne partie des demandes. »
Élevage à l’herbe
La première caractéristique mise en avant par le cahier de ressources (1) est l’élevage à l’herbe. Durant les quatre mois au minimum que dure la finition, la ration des vaches doit se composer d’au moins 50 % d’herbe. Le recours aux céréales est limité à 30 % et celui à l’ensilage de maïs à 40 %. OGM et urée sont proscrits.
Afin de garantir un certain niveau de qualité dans l’assiette, l’âge maximal des animaux éligibles est fixé à cinq ans et la durée de maturation minimale des viandes est de 21 jours. Seuls les animaux de races à viande et les croisés seront acceptés. Cependant, la tendreté de la viande ne sera pas l’objet d’une notation à l’abattoir.
Des poids de carcasse optimaux sont définis, dans le but d’offrir aux consommateurs des morceaux de viande de taille modérée (420 kg pour les vaches et 380 kg pour les génisses).
À la carte
Un certain nombre de points du cahier des ressources seront optionnels, notamment le non-recours aux antibiotiques après le sevrage, ou certains facteurs de bien-être animal. « Ce sera à chaque distributeur de fixer son niveau d’exigence, en fonction du prix qu’il est prêt à payer, explique Raphaël Colas. Nous avons calculé le prix de revient de chaque pilier de notre cahier des ressources. L’élevage à l’herbe, sans OGM, est par exemple estimé à 0,50 €/kg de carcasse. »
Compte tenu de l’avancée du projet, Feder n’est pour le moment pas en mesure de chiffrer la plus-value que peuvent espérer les éleveurs qui adhéreront à la démarche.
Des éleveurs sur les barquettes
La photo du producteur apparaîtra sur chaque barquette de viande estampillée « La Maison des éleveurs » et un code QR fera le lien vers une vidéo de l’exploitation.
« Les consommateurs sont en quête de lien avec les producteurs, estime Florence Demeule. Nous encouragerons donc les éleveurs à faire des animations sur les points de vente. » Dans le contrat, les exploitants s’engageront également à accueillir des visites de consommateurs sur l’exploitation et à accepter les prises de vue(s) (photos, vidéos).
(1) Le cahier des ressources est équivalent à un cahier des charges.