Après « l’échec » de la loi Egalim 1, « nous émettons des réserves sur les effets de la seconde version », indique Stéphane Charbonneau, responsable de la section de la viande à la Coordination rurale (CR). Pour autant, si de nombreuses « interrogations et réticences » subsistent, le syndicat souhaite « donner une chance » aux propositions portées par le ministre de l’Agriculture.
Ainsi, la section de la viande de la CR « travaillera avec tous les partenaires volontaires pour que l’esprit de la loi [NDLR visant à protéger la rémunération des agriculteurs] se traduise sur le terrain », s’engage-t-elle.
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Trop de contraintes à la commercialisation
Le syndicat pose tout de même quelques conditions : afin « d’améliorer l’acceptabilité et la faisabilité » de cette mesure, la Coordination rurale demande que la contractualisation obligatoire se limite à 70 % des cheptels. « Les éleveurs doivent pouvoir garder la main sur une partie de leur commercialisation », estime-t-elle.
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Des mesures difficilement applicables en dehors de la France
Le syndicat est également sceptique quant à la bonne application de la loi Egalim 2 au-delà des frontières de l’Hexagone. « Comment une contractualisation franco-française pourra s’inscrire dans le marché européen à la fois pour les importations, mais aussi pour les exportations ? Nos positions à l’exportation sont-elles suffisamment robustes pour imposer nos coûts de production ? », s’interroge la section de la viande de la Coordination rurale.
Ses membres craignent que la contractualisation obligatoire freine les effets de conjoncture actuels sur le marché de la viande bovine. « La contractualisation se met en place dans un contexte de hausse des prix, ne risque-t-elle donc pas de limiter cet effet de marché ? De plus, elle intervient alors que les coûts de production sont au plus haut : les indicateurs de coût de production seront-ils suffisamment fiables pour éviter une chute des prix par la suite ? »
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