Selon le plan pour la filière de la viande bovine, la montée en gamme s’appuie, entre autres, sur un fort développement de l’offre sous label rouge : un passage de 3 % à 40 % en cinq ans. « Nous avons peur que des contacts se prennent entre opérateurs et distributeurs sans que nous ayons eu le temps de discuter des coûts de production, explique Christian Bajard, coordinateur du groupe de réflexion Berceau des races à viande du Massif central. Nous sentons que de telles discussions ont déjà lieu alors que les outils qui découleront des EGA ne sont pas encore en place. »
Se mettre d’accord sur la construction du prix
Selon le Christian Bajard, il est indispensable qu’éleveurs et acheteurs se mettent d’accord sur la construction du prix en amont des négociations avec la grande distribution. « Nous avons besoin de jouer groupés. Dans cette optique, les organismes de défense et de gestion (ODG) des labels rouges pourraient avoir un rôle d’arbitre et d’instance de concertation. Nous avons une fenêtre de tire avec les EGA, il serait dommage de passer à côté. »
Plus offensifs à l’exportation
Le groupe de réflexion se dit par ailleurs attentif au positionnement des opérateurs à l’exportation. « La demande des pays déficitaires en viande est croissante, estime-il dans un communiqué du 19 mars 2018. Pourtant, trop peu d’opérateurs français s’engagent dans une réelle stratégie économique pour saisir ces marchés. Il est plus facile de laisser s’engorger le marché intérieur français pour maintenir des prix bas en ferme. »
« Nous savons que l’exercice est difficile mais nous avons le sentiment que les opérateurs français ne sont pas aussi réactifs que d’autres, tempère Christian Bajard. La direction générale de l’alimentation (DGAL) a certainement aussi un rôle à jouer pour faciliter le commerce. »