Les exportations de viande bovine irlandaise - dont 60 % sont destinées à la restauration hors domicile et à la transformation - avaient été durement touchées dès la première vague sanitaire. « Sur les six premiers mois de l’année, les envois de viande bovine fraîche et congelée ont reculé de 10 % par rapport à 2019 et celles de viande transformée, principalement destinées au Royaume-Uni (R-U), de 12 % en volume », analyse l’Institut de l’élevage (Idele) (1). À l’automne, les envois se sont intensifiés, permettant de combler le retard cumulé. Au total sur l’année 2020, les exportations de viande bovine irlandaise, établies à 550 000 tonnes équivalent carcasse (téc), se sont redressées au même niveau que 2019. « La diminution des flux intra-Europe (- 7,5 % sur 2019) a poussé les opérateurs irlandais à accélérer les envois vers les marchés tiers (+ 25 %) », explique l’Idele.

« Dès l’annonce du vote en faveur du Brexit en 2015, la filière irlandaise a mis l’accent sur la diversification des débouchés à l’export, rapporte Germain Milet, responsable du secteur viande à Bord Bia Paris. Les opérateurs souhaitaient réduire leur dépendance au R-U et se préparer, à moyen terme, à l’arrivée de davantage de concurrence sur ce marché. »

S’implanter
durablement

Les entreprises irlandaises, à travers Bord Bia, ont créé des opportunités principalement en Europe (Italie, Allemagne, pays nordiques) et en Asie du Sud-Est. « Le programme national de développement durable Origin Green - concentrant 92 % de la production de bœuf irlandaise - est un argument très puissant pour conquérir de nouveaux marchés tiers », reprend Germain Milet.

Lucie Pouchard

(1) Dossier annuel Économie de l’élevage
de janvier 2021 sur la viande bovine.