Jeudi 8 décembre 2016, la Rabobank publie ses Perspectives pour les filières de la viande l’année prochaine. Elle estime que l’offre sur les marchés mondiaux sera élevée, provoquant une baisse des cours. « Dans un marché axé sur l’offre, nous nous attendons à des prix sous pression l’année prochaine, indique Justin Sherrard, responsable à la Rabobank. Une aubaine pour les consommateurs, mais un défi pour les producteurs et les transformateurs. » La consommation mondiale devrait encore progresser.
Partout dans le monde, la banque néerlandaise prédit un marché de plus en plus complexe. Dans la continuité de 2016, les différentes productions auront encore des défis à mener en ce qui concerne l’utilisation des antibiotiques, le bien-être animal ou l’impact sur les gaz à effet de serre, et subiront peut-être des pressions supplémentaires pour que leurs systèmes s’adaptent aux exigences des consommateurs.
La Rabobank souligne que cette complexité peut aussi créer de nouvelles opportunités de croissance pour les filières, à condition qu’elles décryptent correctement et rapidement la demande du marché. « Il incombe aux producteurs d’atténuer les inquiétudes des consommateurs, notamment en matière de santé animale et de bien-être, en adaptant leurs modèles de production et leurs chaînes d’approvisionnement, déclare Justin Sherrard. C’est un défi qui restera un thème majeur en 2017. »
Demande chinoise tonique
La Chine, qui a commandé beaucoup de viande porcine cette année, devrait maintenir ses importations. « Elle continuera d’exercer une énorme influence sur les marchés mondiaux de la viande, estime la Rabobank. Le pays le plus peuplé du monde a augmenté les importations de porc à des niveaux records en 2016. Nous prévoyons que ces niveaux d’importation resteront constants l’année prochaine. Les importations chinoises de bœuf et de volaille devraient également augmenter. »
Aux États-Unis, la production devrait monter encore, mais pas l’appétit du consommateur, déjà très élevé. « Le dollar fort et l’incertitude sur les relations commerciales futures avec la Chine et le Mexique créent des vents contraires », poursuit la Rabobank. En attendant les changements politiques et commerciaux inhérents aux dernières élections, les producteurs patientent. « Avec les fluctuations monétaires mondiales en fonction des machinations politiques et des décisions des banques centrales, c’est l’imprévu », estime Justin Sherrard.