C’est un changement de ton pour la collecte de lait de vache. Les livraisons avaient rebondi de 1 % en 2024, portées par une collecte en hausse sur une majeure partie de l’année. La tendance s’inverse désormais. Le mois de décembre a vu la collecte basculer en négatif, à –0,9 % par rapport à décembre 2023. Depuis, le recul s’accentue. « Les enquêtes hebdomadaires de FranceAgriMer laissent entrevoir une baisse de 2 à 2,5 % sur les cinq premières semaines de 2025 », partage le directeur de l'économie à l’interprofession laitière, Jean-Marc Chaumet. Ce virage s’explique en partie par la qualité des fourrages dégradée de 2024, que les éleveurs de certaines régions ont commencé à utiliser à la fin de l’année passée. De ce fait, la collecte paye aujourd’hui « une baisse du rendement par vache », estime Jean-Marc Chaumet.
Problèmes de fertilité
Deuxième fautif, le rebond des cas de fièvre catarrhale ovine (FCO) dans les élevages à l’automne. La maladie a fortement affecté les vaches laitières, surtout dans l’Est français, entraînant une baisse de production. « Malgré l’atténuation des symptômes, ces animaux peinent à retrouver leur niveau de lactation », rapporte l’Institut de l’élevage dans sa note de conjoncture de janvier. À cela s’ajoutent les problèmes de fertilité dans les troupeaux. Conséquence, la décapitalisation s’est accélérée depuis l’automne. En novembre, « le cheptel français a baissé de 3 à 4 % par rapport à novembre 2023 car moins de vaches sont entrées dans les troupeaux, en partie à cause d’avortements de génisses », explique le directeur de l'économie au Cniel. Pour la suite de 2025, l’expert ne s’attend pas à un gros pic de collecte au printemps, sans pouvoir dire si les niveaux seront équivalents ou inférieurs à ceux de 2024 : « Cela dépendra de la reprise du vecteur de la FCO au printemps et des décisions prises par les éleveurs dans la gestion du troupeau. »