Depuis près d’un an, deux robots DeLaval VMS 300 sont en service sur l’élevage situé à Le Verger (Ille-et-Vilaine). Aucun regret pour les trois associés du gaec du Serein, Guillaume Renault, Alexis Robert et Philippe Durand, satisfaits des travaux et d’une mise en route réussie.
Jusqu’alors, ils utilisaient une salle de traite par l’arrière (TPA) Christensen 2 X 12 installée en 2008 pour produire leur référence de 1,45 million de litres de lait. Le Gaec est à la tête d’un troupeau de 140 vaches prim'hosteins avec une SAU de 149 ha. « Notre système fonctionnait bien : 2 heures de traite le matin (lavage compris) et 1 h 45 le soir avec un roulement entre nous pour limiter le nombre de traites par associé chaque semaine » explique Guillaume Renault, installé depuis 2007 avec son beau-frère Alexis Robert et un voisin, Philippe Durand.
Deux robots à la place de la salle de traite
Le déclic pour la robotisation est venu en 2024 à la faveur d’un échange parcellaire de 3 ha : les vaches ont désormais un accès direct au pâturage sans traverser le chemin communal. « On voulait garder les animaux dehors » précise-t-il. Au même moment, leur projet de microméthanisation est abandonné. « Nous avions le financement pour ce projet donc nous avons finalement décidé d’investir dans des robots » détaille Guillaume.
Après plusieurs visites, ils ont opté pour la marque DeLaval. « Sur le plan technique, la possibilité de brancher manuellement les griffes lors de la première traite d’une génisse par exemple, nous plaisait bien. »
Autre point important aux yeux des associés, l’installation DeLaval était proposée clé en main (silo, vis…) avec l’intervention d’un électricien et d’un plombier de l’entreprise. Enfin, la concession Lefort Élevage venait de s’installer à Mordelles, à 8 km de l’exploitation, un atout pour les producteurs en matière de maintenance et dépannage.
Leur priorité : trouver l’endroit le plus approprié pour positionner les robots. Un point sur lequel ils avaient apporté une attention particulière lors des visites sur les fermes. Très rapidement, les trois associés se sont mis d’accord sur l’emplacement de l’ancienne salle de traite compte tenu du positionnement des logettes et de l’espace disponible devant. « Nous avons voulu les positionner de façon à avoir un accès propre par l’extérieur. Nous n’avons pas besoin de traverser le bâtiment pour y accéder. Depuis le bureau, nous avons aussi une bonne visualisation de ce qui se passe. »
Location d’un bloc traite mobile
Principal inconvénient de ce choix : il fallait stopper la salle de traite et trouver une solution de repli. Après des recherches, ils ont trouvé une salle de traite mobile à louer auprès de Simtec Élevage pour un montant de 2 000 € (HT) par mois. Il s’agit d’une remorque plateau sur roues équipée d’une salle de traite (1 x 12) avec une rampe d’accès à l’entrée et la sortie pour la circulation des animaux. Le trayeur se trouve à hauteur de quai.

« C’était une nécessité car nous avions trois mois de chantier pour enlever l’ancienne salle de traite, casser les bétons et en profiter pour mettre un racleur » précisent les éleveurs qui ont fait le travail eux-mêmes, à l’exception de la maçonnerie. L’installation des robots a pris un mois. Selon eux, « c’était l’option la plus appropriée pour que tout se passe dans les meilleures conditions», même si la corvée des 4 heures de traite le matin et le soir à la fin restent gravées dans les mémoires en plus des travaux, de l’ensilage et des semis à réaliser sur la période.
La mise en route des robots a eu lieu le 22 décembre 2024. Les producteurs ont suivi le protocole avec le premier jour, la moitié du troupeau passant au robot et l’autre en salle de traite le matin et inversement l’après-midi. Dix jours auparavant, ils avaient habitué les vaches au dac du robot sans les traire. « Au bout de quelques jours de mise en route, on avait déjà 80 % des vaches qui y allaient toutes seules » indique Guillaume.
Rapidement, ils ont constaté une augmentation de la production laitière, les vaches passant de 32 à 38 kg de lait par jour. Gros avantage : ils ont diminué le nombre de vaches pour descendre de 140 à 120-130 désormais avec une moyenne entre 2,7 et 2,8 traites par jour.
Les animaux circulent librement dans le bâtiment. Il n’y a pas de porte de tri pour le pâturage mais le portail est ouvert et elles vont et viennent. Seules une dizaine de vaches (fraîches vêlées) sont assignées à un robot car elles sont triées et isolées dans un endroit de la stabulation.

Les éleveurs estiment que cette technologie leur apporte beaucoup plus de technicité (détection des chaleurs, rumination…) sans perdre le côté animalier avec un troupeau très calme. « Grâce à toutes les données transmises par le robot, nous regardons plus régulièrement les chiffres. Aujourd’hui, nous produisons plus de lait avec moins de vaches » concluent les associés.