«Avant octobre 2018, je n’avais jamais reçu de message vocal sur mon portable me disant "vous avez un vêlage en cours" ou de SMS indiquant "alarme vêlage capteur N° 15570054". Le système de détection des vêlages qui m’alerte aujourd’hui change ma vie », commente, avec enthousiasme, Laurent Frety, installé à Dompierre-sur-Besbre (Allier). Habitué depuis seize ans à surveiller au cas par cas chacune des soixante mises bas d’octobre à janvier, l’éleveur a apprécié cette année l’appui, dans cette tâche stressante et chronophage, de ce matériel. « Je l’ai découvert grâce à un collègue et ami, qui s’est équipé un an avant moi et en est très satisfait. »
Le dispositif est composé d’un collecteur à disposer à l’entrée du bâtiment et de petits capteurs à poser sur les vaches lorsque les dates approchent (de quinze jours à quelques heures). Ces derniers enregistrent l’activité des bêtes en temps réel, en prenant en compte les séquences comportementales spécifiques. L’avertissement lancé par appel téléphonique sur deux numéros (portable et fixe ou deux portables) et par SMS sur le portable est donné lorsque les mises bas sont imminentes. L’appel est renouvelé toutes les deux heures, tant que le vêlage n’est pas réalisé.
Confort de travail
« Le détecteur me permet d’être là au bon moment. Il m’évite de faire plusieurs allers-retours inutiles, ou de commencer une autre activité pour finalement arriver trop tard », explique-t-il. Un confort qu’il apprécie notamment la nuit. « J’avoue avoir mieux dormi cet hiver. J’ai cessé de me lever pour scruter la caméra de surveillance. Et j’accepte plus volontiers un repas à l’extérieur de l’exploitation, dans un périmètre évidemment proche. » Car Laurent tient à soigner ce travail. « C’est un moment que tout éleveur aime réussir, et qui conditionne le revenu de l’exploitation. Avoir un veau vivant et en bonne santé, c’est assurer son avenir et préserver les performances de reproduction. »
L’agriculteur ne regrette pas son investissement (3 200 euros TTC pour cinq capteurs), auxquels il faut ajouter l’abonnement (150 € pour trois ans). Il envisage d’acquérir deux capteurs supplémentaires car ses vêlages sont très groupés. « À raison d’un seul veau sauvé par saison, le matériel est amorti. Au 10 janvier, j’ai eu soixante-deux veaux nés vivants pour cinquante-huit mises bas. Je ne suis pas inquiet par les onze qui restent pour cette saison. »
Monique Roque Marmeys