Après les faux kiwis français, c’est au tour du « miel de Roussillon ». Un flagrant délit de francisation de fûts de miel a été constaté par des enquêteurs de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) en 2018. Cinq ans plus tard, le 5 juillet 2023, le tribunal correctionnel de Perpignan a prononcé son jugement.
Plus de 140 000 kilogrammes de miel francisés
En 2018, la DGCCRF a réalisé une enquête dans le secteur du miel qui a mis au jour un « trafic très important » de miel de différentes origines, européenne et chinoise, écrit la DGCCRF dans son rapport annuel. Une procédure contentieuse pour tromperie et pratique commerciale trompeuse avait alors été transmise à la justice.
L’escroquerie consistait à apposer sur des fûts de miel provenant d’Espagne, de Roumanie ou de Chine, des étiquettes comportant le logo « miel de Roussillon ». Ces fûts étaient ensuite livrés à des grossistes et des apiculteurs. Au total, plus de 140 000 kilogrammes de miel francisé ont été mis sur le marché entre le 18 août 2015 et le 27 décembre 2019 par cette entreprise, pour un préjudice qui s’élève à plusieurs millions d’euros.
Six mois d’emprisonnement avec sursis
Le tribunal correctionnel a condamné le gérant des sociétés de revente de miel impliquées, à six mois d’emprisonnement avec sursis et 50 000 euros d’amende pour pratique commerciale trompeuse et tromperie sur marchandise. Il l’a également condamné à dédommager la Confédération paysanne, qui s’était consituée partie civile.
En 2020, le syndicat agricole, qui se réjouit de cette « grande victoire » dans un communiqué de presse du 26 juillet 2023, avait déposé une plainte au sujet du « miel de Roussillon », pour « défendre l’image et la reconnaissance des apicultrices et apiculteurs producteurs et récoltants français, fragilisées par ces pratiques frauduleuses d’étiquetage ! ».