L’effondrement des prix sur le marché du tournesol s’observe notamment depuis octobre dernier. « Ils sont passés de 1 000 €/t il y a un an à Saint-Nazaire, à un cours proche de 400 €/t ces derniers jours », constate Arthur Portier, du cabinet Agritel. Si ce n’est pas un marché financiarisé, il évolue dans le sillage des autres matières agricoles, sur fond notamment de craintes de récession.
Productions haussières
D’un point de vue plus fondamental, une hausse des disponibilités est attendue cette année notamment en Europe. Les intentions de semis seraient aux alentours des 5 millions d’hectares, moins que l’an dernier. Mais avec des rendements catastrophiques, la production de 2022 n’a été que de 9,2 millions de tonnes alors qu’en 2023 elle pourrait atteindre 11 millions de tonnes. Un possible record ! La culture tire en effet son épingle du jeu dans un contexte où il pourrait y avoir des restrictions d’irrigation, mais aussi car sa culture nécessite peu d’intrants.
La situation de l’Ukraine pèse aussi énormément sur ce marché. S’il y a eu une nette baisse des surfaces de cultures d’hiver emblavées cet automne et compte tenu des incertitudes actuelles, les Ukrainiens ne veulent pas trop investir. Ils devraient donc semer beaucoup de tournesols. « On s’attend à environ 5,4 millions d’hectares, soit plus qu’en 2022 (4,7 millions d’hectares). Leur production pourrait atteindre 12 à 13 millions de tonnes », précise Arthur Portier.
Ainsi, s’il existe encore des incertitudes géopolitiques, il devrait y avoir des disponibilités en tournesol cette année. Et il y a un déséquilibre entre l’offre et la demande avec des cours qui reculent plus vite que ceux des autres oléagineux, s’agissant d’un marché « étroit ».