Le marché de la solution azotée s’embrase cette semaine, porté par un faisceau d’inquiétudes qui vient troubler la lisibilité du contexte commercial. Au cœur des tensions, le futur mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) alimente les spéculations. Son entrée en vigueur est confirmée pour 2026. Si les contours précis de cette taxe restent à définir, sa perspective suffit déjà à rehausser les anticipations de coûts sur les engrais importés.
À cela s’ajoute une campagne logistique qui peine à trouver son rythme. En net décalage par rapport aux saisons précédentes, l’approvisionnement accuse un retard préoccupant, faisant planer le spectre de blocages en fin d’année. Dans cet environnement instable, les agriculteurs reviennent aux achats cherchant à sécuriser les volumes avant que la situation ne se tende davantage.
Cette dynamique haussière s’inscrit dans le sillage de l’ammonitrate, dont les prix se raffermissent eux aussi. À l’inverse, le marché mondial montre davantage de retenue. Les cours de l’urée restent stables, portés par un ralentissement temporaire de la demande après les grands appels d’offres, notamment indiens.
Sur le sol européen, la dépréciation de l’euro face au dollar renchérit un peu plus le prix des intrants importés. Seul le marché du phosphore, pour l’heure, semble vouloir rester à l’écart de cette effervescence.