Sous l’impulsion de négociations commerciales avec l’administration Trump, l’Union européenne envisage d’alléger les droits de douane sur les engrais américains. Ces derniers sont actuellement taxés entre 5,5 % et 6,5 %, assortis de mesures antidumping sur l’urée et les solutions azotées. Cette dernière représente à elle seule près de 75 % des volumes importés depuis les États-Unis.
Si le projet n’est pas encore tranché, cette réduction des taxes s’inscrit dans une volonté stratégique de rééquilibrer les flux. Bruxelles prévoit parallèlement d’alourdir drastiquement les droits de douane sur les engrais azotés russes, jusqu’à 100 % d’ici à trois ans. Ce changement pourrait sonner la fin de 1,3 milliard d’euros d’échanges annuels avec Moscou, dont les produits couvraient un quart des besoins européens en azote l’an dernier.
Sur le marché, la tension reste palpable malgré l’approche des moissons, période habituellement plus calme. L’ammonitrate 33,5 continue de tirer son épingle du jeu grâce à un positionnement tarifaire attractif.
Toutefois, la praticité de la solution azotée limite les transferts de volume malgré un prix unitaire de la solution en perte de compétitivité face à l’ammonitrate. En urée, le calme des derniers jours, conséquence d’une demande atone, pourrait être de courte durée. L’appel d’offres indien laisse présager un regain de nervosité malgré la réouverture partielle des exportations chinoises pour juillet.
Du côté du phosphore, l’accalmie persiste, bridée par une demande encore trop timide.