Le gaz naturel, pilier essentiel de la production d’engrais azotés, poursuit sa flambée sur les marchés européens, atteignant désormais 58 €/MWh. Cette envolée s’explique par des craintes persistantes sur l’approvisionnement, alors que les stocks de l’Union européenne ne sont remplis qu’à 50,6 %, mais aussi par l’arrivée d’une vague de froid susceptible d’exacerber la tension sur les réserves. Dans ce contexte, les prix atteignent leur plus haut niveau depuis deux ans. Bilan, les fabricants d’engrais subissent une hausse significative de leurs coûts de production, ce qui se répercute directement sur les prix des intrants agricoles.
La solution azotée figure parmi les engrais les plus touchés par cette augmentation brutale. L’ammonitrate n’est pas épargné, et à ces tensions locales s’ajoute une dynamique mondiale toujours haussière. En effet, la demande en urée reste soutenue à l’échelle internationale, en particulier sur le marché portuaire égyptien où les cours continuent de progresser. Si la hausse demeure plus contenue en France pour l’instant, le marché hexagonal pourrait rapidement s’aligner sur cette tendance.
Le segment des engrais phosphatés est aussi sous tension à cause d'une offre limitée et de disponibilités réduites sur le court terme. Seule la potasse semble faire figure d’exception, échappant pour l’instant à la spirale inflationniste qui touche les autres intrants.