Des territoires dévastés et une agriculture à la peine. Le paysage de désolation de l’archipel de Mayotte après le passage du cyclone Chido, le 15 décembre 2024, n’épargne pas le monde agricole. « Il est très difficile d’avoir des nouvelles des paysans, de leur état de santé ainsi que de leurs familles avant même de faire l’inventaire des dégâts subis sur leurs fermes », s’inquiète Saïd Anthoumani, président de la chambre d’agriculture de Mayotte, et président de la Confédération paysanne sur l’archipel.

La FNSEA et Jeunes Agriculteurs, qui ont aussi un réseau sur place, se sont dit « aux côtés des agriculteurs mahorais », le 16 décembre. « Un premier état de situation réalisé par JA et la FDSEA de Mayotte, immédiatement de retour sur le terrain auprès des agricultrices et agriculteurs, fait état de lourds dommages parmi les productions vivrières et maraîchères qui sont pour la plupart anéanties », souligne les syndicats qui s’inquiètent aussi de l’état de l’élevage pour lequel « il est, à cette heure, encore impossible de se prononcer. »

Appel aux dons

La Confédération paysanne appelle aussi à la « solidarité nationale » et à « encadrer strictement les pratiques de la grande distribution qui ne peuvent profiter de la situation au détriment des populations qui font face à la faim et à des besoins vitaux ». « Nous exprimons tout notre soutien et solidarité à nos collègues paysans et pêcheurs à Mayotte, leurs familles et toute la population dans ce moment dramatique », a réagi l’antenne nationale du syndicat.

JA et la FNSEA « organisent un appel auprès de leur réseau pour financer l’achat de matériel de première urgence notamment pour dégager les routes et permettre l’accès des secours ». Les deux syndicats ont annoncé se mobiliser « pour apporter le soutien nécessaire à la remise en route des différentes productions ». Le président national de Jeunes Agriculteurs, Pierrick Horel, et le premier vice-président de la FNSEA, Jérôme Despey, se rendront sur l’île en début d’année.

« Il faut six mois à un plant de manioc et 11 à 12 mois à un bananier pour produire. Il sera donc primordial de nourrir la population durant au moins ce laps de temps et, au plus vite, d’accompagner la relance de l’agriculture et de la pêche », a précisé Saïd Anthoumani, de la Confédération paysanne.

La collecte de dons, financiers et matériels, se met en place aussi en métropole. Ce mardi 19 décembre, Matignon a annoncé la défiscalisation jusqu’à 75 % (d’un montant maximum de 1 000 euros) les dons vers Mayotte « au profit des associations et fondations reconnues d’utilité publique œuvrant sur place à fournir des repas gratuits à des personnes en difficulté, à favoriser leur logement, y compris par la reconstruction des locaux d’habitation rendus inhabitables, ou à prodiguer des soins à des personnes en difficulté, à la suite du cyclone Chido ».