Historiquement, l’European Milk Board (EMB), l’Association des producteurs de lait indépendants (Apli) et la Coordination rurale (CR) demandaient 450 €/1 000 litres pour couvrir les coûts de production des éleveurs laitiers et leur assurer un revenu « digne ». L’inflation récente entrant en considération, les syndicats militent désormais pour 500 €/1 000 litres, prix payé. Et les tarifs annoncés dans le cadre des négociations commerciales pour 2022 « en sont loin ».

 

« Le stress financier est permanent sur nos exploitations, déplore Sophie Lenaerts, la responsable de la section laitière de la CR, lors d’une conférence donnée au Salon international de l’agriculture (SIA) le 1er mars. Les producteurs s’endettent, pour acheter leur revenu. Tout cela pour protéger le panier de la ménagère. Ça suffit. »

 

« Les coûts de production varient fortement d’un élevage à l’autre, précise Adrien Lefèvre, le président de l’Apli. Les charges grimpent, chez un jeune agriculteur qui modernise son outil de production. Cela est pourtant nécessaire. » Le signal d’alarme est tiré.

 

> À lire aussi : Négociations commerciales, les éleveurs ont « besoin d’une meilleure valorisation » du lait (01/03/2022)

Besoin d’une « régulation » des marchés

Dans le but d’assainir la situation et d’avancer sur la rémunération des éleveurs laitiers, les trois organisations ont à nouveau fait la promotion de leur « programme de responsabilisation des marchés » (PRM) post-quotas. « Avec la libéralisation des marchés, les prix ne sont plus garantis pour les agriculteurs. Nous avons besoin de réguler l’offre », appuie Sieta Van Keimpema, la présidente de l’EMB.

 

Une partie du PRM a « été acté » au niveau européen mais « nous avons besoin d’un jeu de balance permanent pour caler l’offre et la demande » sans attendre la situation de crise « pour agir », ajoute Boris Gondouin, membre du comité directeur de l’EMB.

 

D’autres solutions sont proposées. Boris Gondouin milite notamment pour la généralisation des Organisations de producteurs (OP) transversales françaises, voire européennes.

 

> À lire aussi : Renouvellement des générations, la difficile transmission des élevages (02/03/2022)