En 2021, les marchés aux bestiaux enregistrent une hausse des effectifs de l’ordre de 9,4 % sur un an. Ce qui représente un apport supplémentaire de 87 258 têtes, a détaillé la Fédération des marchés de bétail vif lors de son congrès annuel organisé les 10 et 11 mai 2022 à Laissac.
Si ce bilan d’activité s’annonce plutôt positif pour les représentants de la filière, ces derniers restent préoccupés par les nouvelles obligations réglementaires qu’imposent la loi sur la santé animale et Egalim 2.
Un million de têtes par an
Sur l’ensemble des marchés aux bestiaux que compte la FMBV (1), 1 015 202 animaux ont été échangés en 2021 par 13 000 éleveurs et opérateurs commerciaux. 55 % des apports concernent des marchés de gré à gré et 45 %, les cadrans, un chiffre stable par rapport à 2020.
Les catégories d’animaux dont les effectifs augmentent sont les broutards (+13,9 %), les gros bovins maigres (+16,9 %), les veaux (+3,6 %) et les ovins (+16,6 %). Elles représentent 87 % des apports totaux. Les volumes diminuent légèrement pour les gros bovins de boucherie (–6,9 %) et les veaux de boucherie (–3 %).
Des perspectives 2022 en demi-teinte
Les premiers mois de 2022 laissent apparaître une augmentation du nombre d’apporteurs. La FMBV l’explique par un effet de prix dans un contexte de forte concurrence à l’achat. La loi Egalim 2 pourrait également avoir un impact, même s’il est encore trop tôt pour l’affirmer. Le retour de certains opérateurs commerciaux serait, quant à lui, lié à un effet concurrentiel dans un contexte où l’offre est déficitaire.
En revanche, les apports reculent sur le premier trimestre. Alors que la hausse des cours donne un peu de souffle face à une importante montée des charges, elle accélère aussi les départs et les ventes de cheptels à des cours plus favorables. La décapitalisation du cheptel bovin français se poursuit.
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Une loi sur la santé animale « irréaliste »
Quant au volet sanitaire, la loi sur la santé animale, entrée en vigueur en avril 2021, apporte quelques modifications. Elles portent notamment sur les agréments des centres et marchés, la séparation des animaux de statuts sanitaires différents, la traçabilité et le transport des animaux.
« Ce règlement européen ne reconnaît pas les particularités de nos exploitations familiales, de nos marchés et de nos modes de fonctionnement avec des centres de rassemblement. Nous sommes entrés en discussion avec la DGAL pour trouver des consensus réalistes », explique Michèle Chastan, trésorière à la FMBV et présidente du marché au cadran de Mauriac dans le Cantal.
« La tournée de ramassage ne doit pas être considérée comme un point de rassemblement parmi les trois autorisés avant le départ des animaux à l’exportation, reprend-elle. Nous demandons des discussions et du temps pour assouplir cette loi incompatible en l’état avec les réalités du terrain. » La FMBV demande à la DGAL que ces nouvelles exigences s’accordent avec le plan d’éradication de l’IBR et qu’elles bénéficient d’un soutien financier fort.
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L’obligation de contractualiser ne passe pas
« Concernant la loi Egalim 2, la FMBV continuera d’œuvrer pour que les négociants apporteurs ne soient pas soumis à l’obligation de contractualiser en ferme. L’ensemble des apporteurs sur les marchés doivent être exemptés de cette obligation », estime Bruno Debray, responsable du marché de Chateaubriand (Loire-Atlantique) élu à la présidence de la FMBV lors du congrès.
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(1) La Fédération des marchés de bétail en vif (FMBV) compte 44 marchés répartis sur tout le territoire. Ils génèrent 633 millions d’euros de volume d’affaires par an, dont 44 % sont garantis et versés en moins de sept jours. 63 commissions élaborent chaque semaine des cotations servant de référence à toute la filière. Leur consultation sur le site de la FMBV génère 20 000 connexions mensuelles.