Les problèmes de résistances concernent aussi les molécules antiparasitaires. Une résistance est révélée quand un parasite survit à un médicament qui lui est habituellement fatal. Une aptitude d’autant plus problématique qu’il la transmet à sa descendance, avec pour conséquence la remise en question de l’efficacité du traitement. S’il n’est pas enrayé, le phénomène risque d’être à l’origine d’une impasse technique dans la gestion du parasitisme.

Des interventions généralisées, mal ciblées ou au mauvais moment, contribuent au développement des résistances. Il est ainsi avéré que traiter l’intégralité de son troupeau contre les parasites gastro-intestinaux n’est pas une pratique pérenne de ce point de vue. Pour autant, il est nécessaire de protéger ses animaux contre les effets délétères des parasites internes. Strongles gastro-intestinaux et respiratoires, coccidies, grande et petite douve, ont des conséquences sur la santé de leurs hôtes, réduisent leur croissance et leur niveau de production.

Favoriser l’acquisition d’immunité

Pour résoudre cette délicate équation - protéger les animaux d’élevage, en même temps que freiner l’émergence de résistances, tout en veillant au maintien des populations d’insectes coprophages - le laboratoire Boehringer Ingelheim a élaboré le protocole 4-12. Selon ce protocole, les interventions antiparasitaires doivent cibler les génisses en première année de pâturage et les broutards de plus de 4 mois. Le programme se décompose en deux vermifugations, réalisées après 4 puis 12 semaines passées au pré.

La première administration a pour but de contenir la charge parasitaire, tant au niveau des animaux que des prairies. Le laps de temps de 4 semaines après la mise à l’herbe donne l’occasion d’un premier contact avec des larves L3 trans-hivernales, nécessaire à la mise en place de l’immunité. Attendre quatre semaines signifie aussi intervenir une semaine après l’excrétion des larves de première génération. Un moyen de maintenir une population refuge de parasites. Ces larves, qui n’auront pas été en contact avec l’antiparasitaire, ne développeront pas de résistance. Ce délai est enfin un moyen de respecter la faune coprophage du sol en l’épargnant à un moment où elle est particulièrement active.

Limiter la charge parasitaire des animaux et des prairies

Un deuxième traitement sera réalisé au bout de 12 semaines. Il a comme objectif de réduire la charge parasitaire des animaux et limiter également l’excrétion d’œufs dans les bouses, donc la contamination des parcelles. Ainsi, le protocole limite les niveaux d’infestation par les parasites afin de protéger la santé des jeunes bovins, sans entraver le temps de contact nécessaire avec les larves L3 et la mise en place de l’immunité garantissant la capacité naturelle des animaux à se défendre plus tard.

Selon le niveau de risque des infestations parasitaires, il peut être conseillé de répéter ce protocole au cours de la deuxième saison de pâturage des bovins.

 

Sources disponibles sur https://www.parasit-expert.com