Le label « Au cœur des sols » a été créé en 2019 par les adhérents de l’Association pour la promotion d’une agriculture durable (Apad). Ce label privé permet la certification « Agriculture de conservation des sols » (ACS) de 230 fermes pour cinq ans, soit près de 40 000 ha.

Alors que les premiers labellisés vont bientôt passer un audit de renouvellement, l’Apad donne de nouvelles perspectives d’évolution au label, notamment en termes de valorisation économique. « C’est la première raison pour laquelle les agriculteurs se labellisent, souligne Diane Masure, agricultrice dans l’Aube et présidente de l’Apad. En 2023, environ 80 % des labellisés, soit 180 fermes, se sont engagés dans le premier projet de valorisation économique intitulé “Du carbone au cœur des sols”, porté par les agriculteurs pour les agriculteurs, sans intermédiaire. »

L'assemblée générale de l'Association pour la promotion d'une agriculture durable s'est tenue le 21 mai 2025 chez Ludovic Joiris, agriculteur à Corbreuse (Essonne), et a réuni une soixantaine d'adhérents. (©  Florence Mélix/GFA)

Le but est de valoriser les services écosystémiques de l’ACS (1) via le Label bas carbone grandes cultures du ministère de l’Environnement. Pour commercialiser les 42 000 crédits carbone par an générés par les 180 fermes, une SAS a été créée par l’Apad et gérée par Benoît Lavier, agriculteur en Côte-d’Or. « Pour l’instant, la vente des crédits carbone est encore timide », concède-t-il.

50 €/t pour les agriculteurs

Trouver des partenaires prêts à s’engager s’avère compliqué. Deux entreprises se sont engagées pour cinq ans en 2023, puis quatre en 2024 sur des contrats de un, trois et cinq ans. « Des discussions prometteuses sont en cours », assure Benoît Lavier, qui souligne que « tous les partenaires proviennent de contacts personnels aux adhérents », à l’image de l’entreprise Seider, développeur éolien (lire l'encadré).

Un constat qui le pousse à inciter les adhérents à frapper à la porte de leurs entreprises voisines pour les convaincre d’investir dans le projet Carbone au cœur des sols. Le partenaire achète les crédits carbone 65 €/t à la SAS qui reverse 50 €/t aux agriculteurs.

PSE en réflexion

Outre la recherche active de partenaires pour le projet carbone, l’Apad souhaite également développer un deuxième projet de valorisation économique des pratiques via une prime de type « paiement pour services écosystémiques » (PSE) et/ou via la Pac.

À noter que l’Apad, qui a subi un « essoufflement » en 2024, a acté un changement de fonctionnement. Avant, la majorité des agriculteurs adhérait à une Apad régionale, qui elle-même adhérait à l’Apad nationale. Pour faciliter des échanges directs entre les agriculteurs et l’Apad nationale ainsi que le recrutement de nouveaux agriculteurs, les adhésions se font désormais uniquement entre agriculteurs et l’Apad nationale, qui comptait 700 adhérents en 2024.

(1) Qui repose sur trois piliers : couverture permanente du sol, non travail du sol et diversification des rotations.