Alors que le changement climatique entraîne de nombreux dérèglements sur la planète, la transition vers une agriculture bas carbone est en marche. Le secteur agricole est certes le deuxième poste des émissions de gaz à effet de serre, mais déjà des progrès ont été réalisés avec la baisse des émissions de 8 % entre 1990 et 2010 au niveau français. Il faut toutefois faire encore mieux pour atteindre l’objectif de la SNBC (1), à savoir la neutralité carbone d’ici à 2050.

Outre la réduction des émissions, le secteur agricole est aussi le seul à pouvoir stocker efficacement du carbone, dans les sols et la biomasse ligneuse. L’objectif étant d’augmenter la matière organique dans les sols, via l’introduction de légumineuses, de couverts végétaux et en limitant le travail du sol. Cela implique des changements de pratiques, qui peuvent être encouragés notamment via les crédits carbone. L’implication des filières apparaît indispensable, au risque de rater de nombreuses opportunités.

La France est en avance sur le sujet grâce au label bas carbone (LBC) lancé en 2019. Pour bénéficier de ce label, les projets doivent se référer à une méthode approuvée par le ministère de la Transition écologique. À ce jour, le secteur agricole compte six méthodes différentes, ciblant les élevages bovins, les grandes cultures, les haies… L’Union européenne s’intéresse aussi au « carbon farming » et souhaite enclencher une dynamique pour la séquestration du carbone dans les sols agricoles. Ainsi, Bruxelles a proposé fin 2021 un premier projet de loi visant à créer un système rémunérateur pour les agriculteurs, dans une logique de vente de crédits carbone à ceux qui souhaitent contribuer financièrement à la transition écologique. Le projet est toujours débattu et le texte final pourrait être adopté fin 2022 ou en 2023.

Ailleurs dans le monde, certains pays comme les États-Unis ou le Brésil mettent le paquet sur le thème du carbone. À plus petite échelle, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud misent aussi sur les opportunités pouvant être créées autour de cette dynamique.

Léna Hespel, Benoît Devault, Hélène Parisot, Alexandra Courty et Isabelle Escoffier

 

(1) Stratégie nationale bas carbone.