Est-il possible d’exporter des bovins français vaccinés contre la dermatose nodulaire contagieuse ? Oui, a répondu le ministère de l’Agriculture le 3 novembre 2025 lors d’un point avec la presse. Pour cela, il faut que le pays de destination « ait expressément donné son accord » et satisfaire un certain nombre de règles imposées par la réglementation sanitaire européenne.

« Un ensemble de conditions sanitaires plutôt drastiques mais atteignables »

Aujourd’hui, un seul pays a accepté d’accueillir des bovins français vaccinés contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), en provenance de la zone vaccinale française. Il s’agit de l’Italie. « Pour le moment, nous n’avons pas reçu d’accord explicite de la part des autorités espagnoles, tandis que les autorités italiennes sont d’accord pour recevoir nos animaux vaccinés, mais sous un ensemble de conditions sanitaires plutôt drastiques mais atteignables. »

Ces conditions sont prévues par la réglementation européenne. « Il y a un ensemble de règles à suivre, notamment des questions de vaccination, détaille le ministère. Il faut que les animaux soient vaccinés depuis plus de 28 jours et tout le cheptel dont ils sont issus également. Il y a d’autres conditions aussi d’immunité collective dans toute la zone. »

La vaccination reste une des bases de la stratégie du ministère de l’Agriculture pour éradiquer la maladie. L’objectif : vacciner 100 % des bovins dans les zones réglementées. Ce qui représente, selon les chiffres de l’Administration, plus d’un million d’animaux avec un coût de 1,40 € par dose injectée, hors frais d’administration. L’addition pour l’état représenterait plusieurs millions d’euros.

« Le fait de vacciner entraîne des restrictions »

Pourquoi ne pas vacciner tous les bovins de France ? Parce que « le fait de vacciner entraîne des restrictions, et donc des conditions plus contraignantes pour les mouvements d’animaux, pour les exploitations qui ont des bêtes vaccinées, rappelle le ministère. C’est pour cela qu’à l’heure actuelle, on n’a pas envisagé une vaccination massive. »

Il est encore trop tôt pour estimer le coût global de l’épidémie pour les filières bovines concernées et leurs acteurs. Le ministère de l’Agriculture « comptabilise à peu près 2 700 bovins […] euthanasiés dans le cadre de la gestion de la DNC » au 3 novembre. Concernant les indemnisations pour les élevages impactés, « des acomptes sont déjà versés pour un montant d’un peu plus de 3 millions d’euros. »

Au 2 novembre 2025, le ministère de l’Agriculture recensait 96 foyers en France, répartis dans 64 élevages de six départements :

  • Savoie (32 foyers) ;
  • Haute-Savoie (44) ;
  • Ain (3) ;
  • Rhône (1) ;
  • Jura (6) ;
  • Pyrénées-Orientales (10).