Comment une telle quantité de produits a-t-elle pu être livrée aux associations caritatives financées par les fonds européens d’aide aux plus démunis, sans aucun contrôle préalable ? C’est la question que posent les élus. Leur objectif : mettre en place les dispositions pour éviter qu’une telle situation ne se renouvelle.
L’Administration clouée au pilori
Pour rappel, le 7 juin dernier, la Répression des fraudes a annoncé avoir découvert une « tromperie » sur la qualité de steaks hachés distribués par une entreprise française à des associations d’aide aux plus démunis, précisant néanmoins que leur consommation ne présentait pas de risque pour la santé.
« Les administrations compétentes font comme si tout avait bien fonctionné, lance Fabien Gay, sénateur de la Seine-Saint-Denis (1). Mais si c’était le cas, il n’y aurait pas eu ce scandale ! Il y a des dysfonctionnements dans les procédures d’appels d’offres et de contrôles et il convient d’agir au plus vite pour éviter qu’une telle affaire ne se reproduise. »
Des associations seules face au problème
Les parlementaires insistent aussi sur le fait que les anomalies constatées concernaient l’intégralité des lots de steaks hachés. Quant aux associations, elles « ont fait part de leur sentiment d’abandon par les administrations dans la gestion de la crise », laissées seules à la manœuvre « sans aucune consigne pour gérer et remplacer les stocks. »
Et les sénateurs d’insister : « Comment expliquer le décalage entre le très lourd degré de contrôles administratifs pesant sur les associations dans le cadre de l’utilisation des fonds européens et le manque de contrôle sanitaire ou de composition des produits réalisés avant les livraisons aux associations, notamment sur les produits sensibles comme la viande ! »
(1) Groupe Communiste, Républicain, Citoyen et Écologiste