En matière de conservation du patrimoine génétique végétale, la France ne figure pas parmi les bons élèves, selon le CGAAER, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux. Ce dernier a publié le 23 juin 2023, sur demande du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, un rapport sur « le rôle de l’État dans le suivi des acteurs gestionnaires de collections reconnus officiellement dans la conservation des ressources phytogénétiques et dans la conservation de la collection nationale ».

Contrairement à la plupart des grands pays agricoles, « dotés d’une politique de gestion et de valorisation des ressources génétiques explicitée et organisée », la France compte une multitude d’acteurs participant à la sauvegarde de ce patrimoine : « Le dispositif français est riche d’acteurs diversifiés, allant de professionnels de la recherche exploitant des ressources génétiques organisées en infrastructures labellisées, jusqu’à des amateurs et des associations de passionnés de patrimoine végétal des terroirs, actifs dans le repérage de variétés oubliées ou locales », constate le CGAAER.

Le manque de moyens est également pointé du doigt, à nouveau en opposition avec la majorité des grandes puissances agricoles qui disposent de moyens « proportionnés à leur stratégie ».

Centraliser les ressources

Fruits du travail du CGAAER, six recommandations sont formulées pour l’État. Des évolutions à entreprendre dans les deux ans, qui lui permettront :

  • de construire une vraie stratégie nationale, compréhensible par les acteurs et permettant de visualiser des priorités pour les ressources françaises ;
  • de mettre en place une gouvernance à même de porter, développer et piloter cette stratégie ;
  • de confier la mise en œuvre de la stratégie à un opérateur, apte à structurer des réseaux par groupe d’espèces et en assurer à la fois la visibilité nationale et renforcer la place de la France dans les engagements et échanges internationaux ;
  • de développer de manière urgente certaines actions prioritaires, comme la réalisation d’un inventaire des acteurs, ou la création d’un système d’information unique et mis à jour régulièrement.