Pour les trois prochains mois, Météo-France table sur un temps plus chaud et sec que la moyenne. C’est du moins « le scénario le plus probable », indique à La France Agricole le climatologue Simon Mittelberger. « Il s’agit toutefois de moyennes sur l’ensemble du territoire et sur le trimestre. Il est donc possible de retrouver des disparités sur cette période, et dans les différentes régions », précise-t-il.

 

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Risque de sécheresse agricole

La sécheresse agricole correspond à un déficit en eau au niveau des sols. Elle diffère des sécheresses météorologique (déficit de précipitations) et hydrologique (faible niveau des nappes phréatiques), bien que toutes trois soient liées, explique le climatologue.

 

Dans le scénario retenu, les précipitations seront plus faibles que la moyenne de référence. Mais leur répartition dans le temps et dans l’espace n’est pas connue. C’est celle-ci qui conditionnera l’intensité de la sécheresse agricole, et sa répartition sur le territoire.

 

« Un bref épisode de pluies intenses va humidifier les sols mais celui-ci risque de s’assécher à nouveau très rapidement. Au contraire, des précipitations plus faibles mais mieux réparties dans le temps permettent une humidification progressive » et donc plus durable des sols, illustre Simon Mittelberger.

Des sols extrêmement secs sur certaines régions

« À la fin de mars, on avait des sols très, voire extrêmement secs dans certains territoires, notamment en Paca et dans le Grand Est, poursuit le climatologue. Les précipitations d’avril, qui ont plus profité à la moitié nord de la France, ont permis aux sols de s’humifier, comme dans le Grand Est ou le nord de la Nouvelle-Aquitaine.  

 

« Sur la moitié sud en revanche, dans les territoires les plus critiques, les pluies ont été insuffisantes et les sols restent, comme dans les Alpes-Maritimes, à des niveaux très bas pour cette période de l’année. […] Sur les quinze prochains jours, on pourrait avoir des précipitations mais elles resteraient très faibles. Ce déficit observé devrait donc se prolonger », prévient-il. L’Auvergne est elle aussi concernée par cette prolongation probable du déficit pluviométrique.

 

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Les nappes resteront basses

Dans son dernier bulletin de situation hydrogéologique diffusé le 12 avril 2022, le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) faisait état de niveaux de nappes « généralement en baisse », fruit d’un manque de pluie sur certaines régions.

 

Une tendance qui devrait peu évoluer, puisque la recharge de printemps est beaucoup plus faible du fait de l’évaporation plus importante d’une part des précipitations et du développement de la végétation, explique Simon Mittelberger.

 

Au 28 avril 2022, onze départements avaient pris des restrictions à l’irrigation sur une partie de leur territoire.