Les maires ruraux font part de leur « grande inquiétude et de celle de leurs concitoyens » face à l’aggravation des déserts médicaux. « Le constat est le même pour tous : la crise de l’accès aux soins s’aggrave, sans qu’aucune solution satisfaisante ne soit déployée pour y remédier », dénonce l’Association des maires ruraux de France dans un communiqué daté du 2 juillet 2021.
> À lire aussi notre dossier : Santé en milieu rural : déserts médicaux, la débrouille pour se faire soigner (03/02/2021)
Bienvenue dans le #desertmedical du sud de l'Eure !
— Nadège PETIT (@agri_zoom) May 17, 2021
Prise des RDV urgents dès 7h30 le matin.
8h24,cela fait presque 1h que j'essaie d'appeler. 24 appels sans réponse, le dernier à décrocher. 6 min d'attente pour que ca raccroche sans pouvoir prendre le rdv.
Aucune solution déployée pour y remédier s’avère à ce jour satisfaisante, estiment-ils. La mise en place d’outils de télémédecine et le développement des pratiques avancées ne sont « que des palliatifs, ne résolvant qu’à la marge le manque de temps médical ».
Pénurie de médecins
La pénurie de médecins généralistes et spécialistes ne trouve, selon eux, aucune résolution dans le recours au salariat et aux médecins étrangers. Ils jugent par ailleurs complexe et longue la mise en place des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).
#Sante et #DesertMedical
— Leluc Jean-Marc (@jmleluc) January 17, 2020
- «Ça va pas grand-père ?»
- « Mon coeur a peut-être trop aimé, il est peut-être fatigué ? »
Plus de médecin en ville, plus de médecin à la campagne, il ne reste plus que les #Urgences avec UN SEUL médecin et 15 heures d’attente...
...donc #SMUR fermé ! pic.twitter.com/jJYKYnzmWD
La lente réforme des études de médecine n’est en outre pas accompagnée par les médecins des territoires sous-dotés, « qui rechignent à accueillir des jeunes internes en formation dans leur cabinet ». Résultat : dans certains départements, plus de 10 % des patients n’ont pas de médecin traitant.
Une « détérioration alarmante »
« Cette détérioration globale de notre système de santé est grave et alarmante », déplorent les maires ruraux qui rappellent que l’accès aux soins est « une des premières demandes faites dans les cahiers de doléances et de propositions lors de la crise des gilets jaunes ».
Les maires ruraux dénoncent l’effacement de l’État qui « refuse de prendre le sujet à bras-le-corps » et les décisions qui s’imposent comme l’obligation d’installation des médecins en zone défavorisée, ou l’impératif pour les jeunes internes de réaliser leurs derniers stages en milieu rural. « Le gouvernement préfère fermer les yeux et se décharger du problème sur les collectivités locales. »