Bien connue des aviculteurs et des éleveurs de porcs, l’approche de la biosécurité gagne du terrain en élevage ovin. Préventive, « elle consiste à prendre des mesures pour minimiser le risque d’introduction d’une maladie infectieuse, qu’elle soit d’origine virale comme la fièvre catarrhale ovine (FCO), bactérienne ou parasitaire », explique François Jakowski, vétérinaire au Groupement de défense sanitaire de la Mayenne (GDS 53) .

Trois zones pancartées

Concrètement, l’approche de la biosécurité passe par la division de l’exploitation en trois zones. La zone d’élevage correspond aux bâtiments et espaces extérieurs attenants. Elle est réservée à l’éleveur et quelques personnes très ciblées : l’inséminateur et le vétérinaire principalement, qui sont dans tous les cas, équipés de tenues « spécifiques » et de bottes, avec la possibilité de les désinfecter. La zone d’exploitation correspond à l’endroit où sont livrés les aliments, où arrivent et partent les animaux vivants. Dans cette zone, les flux de circulation ne doivent pas se croiser.

Enfin, la zone publique avec l’aire d’équarrissage positionnée le plus près possible de la sortie et le plus loin possible des bâtiments et des entrées d’air. Pour rester pertinent, le zonage ira de pair avec la pose de pancartes sur lesquelles figure le numéro de téléphone de l’éleveur.

Après le zonage, le respect du principe de marche en avant dans les travaux d’astreinte est l’autre base de la biosécurité. « Cela veut dire qu’on s’occupe en premier des animaux sains les plus fragiles — les agneaux — puis on continue par classe d’âge en terminant sa tournée par l’infirmerie et les sujets malades », précise François Jakowski. Le GDS insiste sur la désinfection à chaque étape des bottes, des mains et de tout objet qui passerait d’un animal à un autre comme le thermomètre. « Des mesures de bon sens. »

Éviter les contacts entre troupeaux

Au-delà de ces fondamentaux, empêcher l’introduction de pathogènes c’est aussi « gérer l’introduction de nouveaux animaux en privilégiant l’autorenouvellement, en limitant le nombre de fournisseurs, en isolant les animaux dès leur arrivée et suffisamment longtemps (30 jours) ». Enfin, au pâturage, c’est éviter les contacts entre animaux de différents troupeaux « avec idéalement, une double clôture » et aucun point d’abreuvement commun.

Concernant les maladies vectorielles, dont font partie la FCO, la maladie hémorragique épizootique (MHE) ou encore la maladie de Schmallenberg, le GDS insiste pour des apports vitaminés soutenus « afin que les animaux soient en capacité de se défendre ». Dans le cas précis de la FCO, il est recommandé de vacciner mais aussi de rentrer les animaux — reproducteurs, en priorité — à la tombée de la nuit et de ventiler les bâtiments. « Les culicoïdes (NDLR : les insectes piqueurs vecteurs de la FCO) sont attirés par le CO2. En le brassant, on va perturber leur activité », explique le GDS 53.