Le 24 août 2024, le ministère de l’Agriculture rapportait des retards de collecte des animaux trouvés morts dans les exploitations agricoles du nord-est et de l’ouest de la France. Qu’en est-il une semaine plus tard ? « Dans le Nord-Est, l’usine est presque à jour de ses stocks, répond Sophie Grégoire, la directrice de la communication d’Atemax, le jeudi 29 août 2024 à La France Agricole. Les collectes sont déjà quasi dans les délais dans la partie nord (Hauts-de-France) depuis le début de la semaine, et reviendront à la normale dans la partie Grand Est d’ici à une bonne semaine. »

Une reprise progressive

En Bourgogne-Franche-Comté, Atemax espère aussi un retour à la normale d’ici à une bonne semaine. Dans l’Ouest, à l’usine de traitement de Saint-Langis-lès-Mortagne (Orne), « les stocks se résorberont la semaine prochaine, complète Sophie Grégoire. Nous prévoyons une reprise normale de la collecte au fur et à mesure. » Pour l’heure, des problèmes de collecte des animaux trouvés morts persistent dans l’Orne, la Mayenne, la Sarthe, la Manche et le Calvados.

Que s’est-il passé pour arriver à cet engorgement ? Normalement, les cadavres doivent être collectés dans les deux jours francs suivant la demande d’enlèvement. « Ce n’est ni une panne dans nos usines de traitement, ni un problème de ressource humaine, explique Sophie Grégoire. C’est un problème d’augmentation des volumes et de dégradation des matières collectées. »

Des volumes en hausse

Pourquoi les volumes collectés ont-ils augmenté ? À cause des pics de chaleur à la fin de juillet, au début d'août dans le nord-est ou l’ouest de la France ou de la fièvre catarrhale ovine ? Il est encore trop tôt pour le dire. « Notre baromètre, ce sont les demandes d’enlèvements, décrit Sophie Grégoire. À la fin de juillet, elles sont envolées, elles ont explosé. Dans le Nord-Est, elles ont augmenté de 50 % pour les ovins, de 10 à 50 % pour les autres espèces. Dans l’Ouest, elles ont progressé de 68 % la dernière semaine de juillet pour les volailles, à cause d’étouffements en élevage. »

Après ce pic à la fin de juillet, les demandes d’enlèvement sont restées supérieures de 20 % à la normale, selon Atemax. « La collecte tenait, insiste Sophie Grégoire. Mais les matières plus liquides arrivant dans les usines ont ralenti les process de traitement. » C’est la double peine. Les stocks sur site d’animaux morts ont commencé à augmenter, puis dans les centres de collecte. « Les camions étaient pleins également, et le 19 août, nous avons dû stopper la collecte », retrace Sophie Grégoire.

Face à cette situation de crise et conscient des problèmes occasionnés aux éleveurs, Atemax a pu délester ses usines du Nord-Est et de l’Ouest en envoyant des matières collectées vers son site du Sud-Ouest. « Nos confrères nous ont aussi aidés, mais ils sont confrontés aux mêmes difficultés que nous, observe Sophie Grégoire. Nos salariés ont fait tourner les usines le samedi et dimanche dans des conditions très difficiles pour gérer les centaines de tonnes qui se sont accumulées. Les camions ont repris la collecte, week-end compris, dès que nous avons été en capacité de traiter les volumes. »