Sauf accord dans le cadre des négociations du budget européen en cours, le président de la République n’a pas prévu de faire d’annonces durant sa visite, ce samedi 22 février 2020, au Salon international de l’agriculture, prévient l’Élysée.

 

Il n’a pas non plus l’intention de réitérer son marathon de 14 heures de l’année dernière, mais devrait procéder à des « déambulations plus réduites, et des phases d’entretien ciblées ».

Sur les pesticides

Parmi les sujets attendus, lors de discussions informelles donc, « le président aura à cœur de rappeler les origines des distances d’épandage des pesticides », indique l’Elysée. À savoir, « un constat de difficultés sur la santé publique, une décision administrative du conseil d’État et un avis de l’agence sanitaire pour limiter l’exposition des riverains » aux pesticides. Le président devrait aussi insister sur la phase transitoire fixée pour permettre « aux agriculteurs de s’adapter et de mener les discussions sur les chartes de voisinage ». Son message sera « un message d’apaisement et de pédagogie ».

Sur la Politique agricole commune

Cette visite se tiendra à la suite d’un sommet européen où il défendra « une revalorisation nécessaire » du budget de la Politique agricole commune (Pac). « Le budget doit être à la hauteur des ambitions d’accompagnement des agriculteurs dans la transition environnementale ». Si un accord était trouvé à Bruxelles, des discussions pourront être entamées au cours du salon, annonce l’Élysée, « les résultats des discussions sur le budget européen étant suivies de près par les organisations agricoles ».

 

Sur les questions d’orientation de la future Pac qui seront discutées par la suite, « le président a toujours souhaité qu’on accompagne les agriculteurs dans la transition en améliorant leur revenu par le paiement notamment de services environnementaux ».

 

Dans le cadre de la négociation, chaque pays européen doit transmettre un plan stratégique national à la commission européenne. En France, les grandes orientations de ce plan stratégique national feront l’objet d’une consultation publique qui sera lancée ce dimanche 23 février 2020, durant le salon. La consultation sera ouverte « jusqu’à l’été ». Les résultats seront ensuite transmis au gouvernement et intégrés dans sa feuille de route destinée à la commission européenne.

Sur la loi Egalim

« La situation s’améliore », bien que tout ne soit pas satisfaisant concernant la loi Egalim, a commenté l’Élysée. La phase d’évaluation de l’expérimentation en cours se poursuivra jusqu’en septembre, un rapport sera ensuite remis au gouvernement.

Il s’agit à nouveau d’accompagner les agriculteurs, en améliorant leur revenu : « c’est la condition indispensable pour pouvoir mener une transition environnementale et de bien-être animal », plaide l’Élysée.

Sur le plan protéine

Concernant le plan protéine, un premier débat a été lancé au niveau européen. Une stratégie concertée au niveau national est par ailleurs en cours et devrait être finalisée « au printemps », indique l’Élysée, tout en précisant que sa mise en œuvre dépendra des orientations de la politique agricole commune. Aucune annonce n’est donc prévue durant le salon sur ce point.

Sur les retraites, les installations et le foncier

Le président de la République n’a pas non plus prévu de s’exprimer sur les retraites agricoles, ou encore d’annoncer de nouveaux dispositifs visant à favoriser l’installation. « Il existe déjà un dispositif lié au grand plan d’investissement qui accompagne les installations. Il y a eu aussi la réforme de la fiscalité agricole pour faciliter les transmissions. Quand on regarde les chiffres de l’installation, ils sont positifs, indique l’Élysée, même s’ils ne sont pas à la hauteur du renouvellement des générations ». Il faudra attendre du côté de la Pac pour pallier ce dernier point.

 

Pas de loi foncière non plus au programme. « Un travail au parlement a été fait. Aucun consensus n’a été trouvé au parlement, ni auprès des représentants syndicaux », il n’y aura donc pas de nouvelles lois foncières, prévient l’Élysée. « Beaucoup de choses pourront être faites en utilisant mieux les dispositifs qui existent ».

Le programme de la visite

La visite du président de la République débutera par l’inauguration du salon, avec un passage devant l’égérie, baptisée Idéale, une vache charolaise.

 

Le programme présidentiel ne prévoit pas de rendez-vous spécifique avec les éleveurs. Emmanuel Macron devrait en revanche discuter avec les viticulteurs et les représentants du secteur des grandes cultures, notamment « sur l’avancement des plans de filière ».

 

Un déjeuner se tiendra « avec les principaux représentants des productions, des filières et des interprofessions agricoles ».

 

Puis le président a prévu de se rendre sur le stand de l’Inrae, pour parler « de recherche, de la sortie des pesticides, du bien-être animal et des pratiques agricoles », résume l’Élysée. Après un échange avec les pêcheurs, il devrait se rendre sur la ferme digitale dans l’après-midi.