Harcèlement, dégradations, commandos… Les mots ne manquent pas pour évoquer le comportement des manifestants lors des rassemblements contre les réserves de substitution organisés du 16 au 21 juillet 2024 dans les Deux-Sèvres. Jugée notamment « menaçante », cette mobilisation a engendré deux dépôts de plainte consécutifs contre le maire de Melle, Sylvain Griffault.

« Contexte particulièrement anxiogène »

Le 18 juillet 2024 d’abord. Dans un communiqué de presse du même jour, l’association des irrigants de la Vienne annonce que 145 de leurs agriculteurs s’attaquent au maire de Melle auprès du procureur de la République de Niort. Avant même le début des rassemblements, les plaignants « s’estiment d’ores et déjà victimes : victimes d’un préjudice moral causé par le harcèlement psychologique et les menaces quotidiennes qu’ils subissent ; victimes également d’un préjudice matériel puisqu’ils ne peuvent pas travailler librement dans les prochains jours. »

S’inquiétant de dégradations à venir de leurs systèmes d’irrigation, les 145 agriculteurs reprochent au maire Sylvain Griffault d’avoir « mis à [la] disposition des commandos antibassines un terrain qui leur servira de camp de base, voire de zone à défendre (Zad) ». Ils estiment que le maire de Melle a ainsi participé au contexte « particulièrement anxiogène » et lui enjoignent, par leur dépôt de plainte, d’en assumer la responsabilité.

Préjudices moraux et matériels

Le 30 juillet 2024, c’est au tour de seize organisations locales de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA) de la Nouvelle-Aquitaine et des Pays de la Loire de conduire Sylvain Griffault devant la justice. Dans un communiqué de presse, les syndicats dénoncent le « contexte anxiogène dû à la mise en place du Village de l’eau » à Melle et la participation du maire aux préjudices subis par les agriculteurs.

Selon eux, les manifestants ont lancé des « menaces particulièrement claires et explicites contre les outils de travail des exploitants irrigants », créant « un préjudice moral avéré, accompagnées d’un harcèlement psychologique et de menaces quotidiennes, subis pendant plusieurs jours ». À cela s’ajoutent « des dégradations de bien agricoles qui ont généré à la fois du stress, des angoisses légitimes et des préjudices matériels pour les adhérents des plaignants et leurs familles », sans compter l’impossibilité de moissonner ou d’ouvrir des magasins.