Bâche hors d’usage, digue à l’air libre, une réserve d’eau de 290 00 m³ a été vandalisée la semaine dernière dans la commune de Tusson, en Charente. Un nouvel acte de vadndalisme qui pousse les acteurs du territoire à appeler au rassemblement. « Que les élus se préparent à sortir leurs écharpes, prévient Christian Danian, le président de la chambre d’agriculture de la Charente, car on est déterminés, on va se mobiliser et se faire entendre. »
Un préjudice financier de 500 000 euros
Le week-end du 21 et 22 octobre 2023, les propriétaires de la réserve d’eau dégradée, réunis au sein de l’association syndicale autorisée de l’Aume-Couture, ont découvert l’étendue des dégâts. « La bâche est lacérée de haut en bas à plusieurs endroits, relate Guillaume Chamouleau, vice-président de la chambre d’agriculture de la Charente. À un autre niveau, il y a une partie de la bâche qui a été totalement arrachée, laissant la digue à l’air libre. Ce n’est pas réparable, tout doit être rebâché. Heureusement, il ne restait plus que 10 % d’eau au fond. » Le préjudice financier est estimé à 500 000 euros. Après un dépôt de plainte, une enquête a été ouverte par la gendarmerie.

« C’est une tentative d’intimidation, assure Guillaume Chamouleau. Six fermes et vingt personnes dépendent de cette réserve installée sur le territoire depuis treize ans. C’est un moyen de pression pour abandonner le projet en cours. » L’association syndicale autorisée de l’Aume-Couture est propriétaire de quatre réserves de substitution avec le projet d’en construire neuf autres. « Une autre réserve d’eau a été dégradée au printemps dernier en Charente, ajoute-t-il, et on vient d’apprendre qu’un acte similaire vient d’être commis en Vendée. »
Pour le président de la chambre d’agriculture de la Charente, Christian Daniau, « ce n’est plus tolérable ! Les agriculteurs doivent se réveiller, citoyens et élus locaux doivent se mobiliser pour défendre les territoires ruraux. » Dans un communiqué de presse conjoint du 25 octobre 2023, la FNSEA, Jeunes Agriculteurs, la chambre d’agriculture de la Charente, l’association propriétaire des réserves d’eau et l’association des irrigants du Poitou-Charentes, l’assurent : « L’agriculture charentaise ne cédera pas à la terreur ! »
Un appel entendu par le comité de bassin Adour-Garonne et le conseil régional de la Nouvelle-Aquitaine, qui « condamnent ces gestes de destruction » dans un communiqué de presse de ce 26 octobre. « Les réserves de substitution ont un sens. Cette dégradation n’en a aucun. »