De quoi parle-t-on lorsqu’on évoque le « zéro résidu » ? Pour certains, il s’agit d’une absence de détection (au-dessous de la limite de détection, LD), pour une majorité d’autres, une absence de quantification (au-dessous de la limite de quantification, LQ). Entre la LD et la LQ, les laboratoires sont capables de signaler la présence de résidus, sans pour autant être en mesure d’en donner la concentration exacte. « La LQ est fixée par le laboratoire au minimum au niveau de la limite maximale de résidu, ou LMR. Les LD sont plus faibles, en général égales à 50 % de la LQ, voire 30 % en fonction des substances actives », explique Abed Belaid, chargé de projet R & D au laboratoire d’analyse Phytocontrol. Certains appareils de mesures permettent des analyses plus fines, mais tous les laboratoires n’en sont pas équipés.

97,7 % des alimentsconformes

D’un point de vue réglementaire, les LMR font foi. Harmonisées au niveau européen (1) pour chaque couple substance­ active-aliment, elles sont fixées à 0,01 mg/kg. Dans certains cas, elles sont plus élevées. Elles vérifient que les pesticides ont été appliqués selon les bonnes pratiques agricoles. « Elles sont établies de façon à rester bien en deçà des seuils toxicologiques », assure le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Un système de « plafond » garantit que la somme de tous les résidus ingérés quotidiennement - sur la base de régimes alimentaires théoriques avec hypothèse maximaliste - ne dépasse pas la dose journalière admissible. Celle-ci correspond à la dose sans effet, divisée par un facteur de sécurité (100 ou 1 000 selon les substances).

Tous les ans, la DGCCRF (2) réalise des analyses pour vérifier la conformité des produits à la réglementation européenne (sous la LMR)­. ­Les derniers résultats, publiés en juin 2019, font état d’un taux de non-conformité de 2,3 % sur les denrées d’origine végétale. Des résidus de pesticides ont été quantifiés sur 62,9 % des fruits, 43,1 % des légumes, 52,6 % des céréales et 22,7 % des produits transformés.

(1) Règlement CE n° 369/2005. (2) Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.