L’Office français de la biodiversité (OFB) a été le sujet des revendications et la cible des manifestations des agriculteurs ces dernières semaines. Les Républicains ont même déposé au Sénat une proposition de loi pour supprimer l'OFB. En réaction, le Gouvernement a promis, dans son dernier lot de mesures présenté le 1er février 2024, le lancement d'« un chantier visant à améliorer le déroulé des contrôles [de l’OFB] et leur perception ».
Auditionné à l’Assemblée nationale le 7 février 2024, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, a annoncé que des « premières avancées » seraient présentées au prochain Salon international de l’agriculture qui ouvrira ses portes le 24 février 2024. Le Gouvernement avait notamment évoqué comme piste d’amélioration la signature d'« une convention sur le modèle de celle existante avec la Gendarmerie nationale ». Cette convention avait été signée en décembre 2019 entre le ministre de l’Intérieur, la FNSEA et Jeunes Agriculteurs aboutissant à la création de la cellule Demeter destinée notamment à lutter contre les vols et les intrusions dans les exploitations.
La question du port d’armes des agents
Quelques jours avant ces annonces, le syndicat EFA-CGC représentant les personnels de l’OFB avait condamné, dans un communiqué du 31 janvier, les « attaques récentes ayant injustement visé les agents » de l’OFB tout en apportant « son total soutien à la profession agricole ».
Dans les rangs de la profession agricole, plusieurs voix se sont élevées ces dernières semaines pour demander que les agents de l’OFB opèrent leurs contrôles sur les exploitations sans leurs armes. Une proposition que rejette le syndicat EFA-CGC pour des raisons de sécurité. « De 2020 à̀ 2023, nous comptabilisons, pour 1 700 agents de terrain, 136 incidents dont 70 % pour des menaces, agressions verbales ou outrages, 20 % pour des agressions physiques et 10 % pour des menaces avec arme. La majeure partie des conflits a été résolue par le dialogue, mais 15 % ont nécessité la sortie d’une arme défense pour arrêter l’agression et protéger la vie et l’intégrité des agents agressés », constate le syndicat.
2 759 contrôles réalisés en 2023
Le syndicat estime aussi que le « taux de contrôle des agriculteurs par l’OFB est minime » répondant aux critiques sur une pression importante exercée par les agents de la police de l’environnement. Selon des chiffres communiqués par l’OFB à La France Agricole, 2 759 contrôles ont concerné la profession agricole en 2023. Un chiffre en baisse par rapport aux deux années précédentes (4 230 en 2022 et 3 971 en 2021).
Des contrôles qui sont « très majoritairement conformes », tient à souligner l’OFB. Près de 40 % des contrôles réalisés concernent la qualité de l’eau et, en particulier, l’usage des produits phytosanitaires et 30 % la ressource en eau en tant que telle. Près de 20 % des procédures portent sur la préservation des milieux aquatiques et notamment des zones humides et près de 10 % sur les espèces protégées qui connaissent des tendances de conservation inquiétantes notamment en milieu agricole.