« La Finlande a pris la présidence avec l’objectif d’amener la réforme de la Pac aussi loin que possible pendant son mandat. L’essentiel sur ce sujet, c’est qu’il est lié au CFP [le budget pluriannuel de l’Union européenne, NDLR]. C’est un point de vue clair que chaque État membre partage », a déclaré le ministre finlandais de l’Agriculture, Jari Leppa, à l’issue d’une rencontre informelle avec ses homologues européennes à Helsinki.

Des ministres dans l’attente

Les ministres de l’Agriculture ne veulent pas se prononcer définitivement sur la réforme de la Pac avant de connaître le budget qui y sera consacré […] pour la période de 2021 à 2027. Pour le commissaire européen à l’Agriculture Phil Hogan, le calendrier « converge vers décembre » : les commissions de l’agriculture et de l’environnement du Parlement européen devraient avoir rendu leurs rapports sur la réforme de la Pac, et c’est la date visée pour les discussions sur le CFP.

 

Le ministre français de l’Agriculture Didier Guillaume s’est voulu plutôt optimiste. « Je pense qu’il est possible d’avoir le cadre général du budget pour la fin de l’année, a-t-il déclaré, c’est dans l’intérêt de l’agriculture européenne. » Le travail avance « de manière cohérente » pour être prêt une fois que le cadre financier pluriannuel sera conclu, explique-t-on de source proche des discussions.

Un calendrier serré

La chronologie s’annonce serrée. Les dirigeants devraient avoir leur première discussion de fond sur le budget au sommet de la mi-octobre, mais beaucoup craignent que ce rendez-vous soit surtout consacré au Brexit, à deux semaines de la date prévue du départ du Royaume-Uni.

« Il n’y aura probablement pas de chiffres, ce sera trop tôt », a estimé devant des journalistes Pekka Pesonen, président du Copa-Cogeca, premier syndicat agricole européen.

 

La perte de la contribution britannique creusera un « trou » dans le prochain budget de l’Union européenne, et la Commission sortante prévoit de réduire les montants réservés à la Pac et à la politique de cohésion au profit d’autres priorités. La France continue de défendre le maintien d’un budget de la Pac équivalent à celui consacré actuellement aux 27 de l’Union européenne, sans le Royaume-Uni, tout comme une vingtaine d’autres États membres.

Une période transitoire

« Le montant de la Pac est pour nous très important », a souligné Didier Guillaume, rappelant que la France souhaite que le premier pilier (les aides directes) « reste fort » et que les « éco-régimes soient obligatoires ». Une référence au système destiné à encadrer la participation du monde agricole à la lutte contre le changement climatique. Le calendrier des négociations rendra nécessaires des mesures transitoires une fois la Pac actuelle expirée à la fin de 2020.