La température moyenne mondiale varie entre 13 et 17 degrés au cours d’une année, analyse MeteoNews sur son blog le 13 juin 2023. Les valeurs les plus élevées sont généralement atteintes à  la fin de juillet. Divers facteurs influencent les températures à court et à long terme. L’un d’entre eux est l’interaction entre El Niño et La Niña. Mais ce facteur ne suffit pas à expliquer les températures moyennes records actuelles. Explications avec MeteoNews.

Record absolu de la température moyenne mondiale

En règle générale, les températures mondiales moyennes baissent légèrement pendant une phase La Niña et augmentent pendant les années El Niño. Cela s’explique par les températures plus élevées à la surface du Pacifique équatorial central. Dans ce contexte, et compte tenu du fait que nous nous trouvons actuellement dans une phase de transition entre La Niña et El Niño, on peut donc s’attendre à une hausse des températures moyennes au niveau mondial. Et c’est exactement ce que nous observons actuellement.

Il est intéressant de noter que la température moyenne mondiale actuelle se situe déjà à un niveau record absolu pour la saison, avant même qu’El Niño ne se dessine. Avec une moyenne d’environ 16,6 degrés, l’excédent est d’environ 0,7 degré par rapport à la moyenne des années 1979 à 2000. Cela n’a l’air de rien, mais à l’échelle mondiale, c’est extrême et environ 0,2 degré au-dessus du précédent record de 2019 (à ce moment de l’année).

L’évolution annuelle des températures s’explique par la répartition inégale des masses terrestres et aquatiques dans les deux hémisphères. Les surfaces terrestres se réchauffent plus rapidement que les surfaces aquatiques. Comme l’hémisphère Nord présente une plus grande proportion de masses terrestres que son homologue du Sud, les températures globales atteignent donc les valeurs les plus élevées durant l’été nordique.

Des eaux à quatre degrés au-dessus de la norme

D’autres facteurs contribuent à cette température globale élevée. D’une part, la température globale est soumise, comme toute autre variable météorologique et climatologique, à une variation naturelle et temporelle. Cela signifie qu’une multitude de processus régionaux et suprarégionaux, liés entre eux, font monter ou baisser la température pendant une courte période. Dans le cas actuel, la température est très éloignée de la norme.

À cette explication s’ajoute celle de la température générale à la surface des océans du monde. En effet, il n’y a pas que dans le Pacifique équatorial qu’il fait actuellement plus chaud que la moyenne, une grande partie du reste des océans du monde présente également une image similaire. C’est particulièrement frappant dans l’Atlantique Nord. Au niveau régional, les températures de l’eau sont environ 4 degrés au-dessus de la norme, tandis que la température moyenne en surface est de 22,7 degrés, soit environ 1 degré de plus que la moyenne.

À l’échelle mondiale, le tableau n’est pas très différent non plus. Les températures des mers du monde dépassent d’environ deux dixièmes de degré le record de l’année précédente. En moyenne, les eaux de surface sont environ un demi-degré plus chaudes que la normale.

2024, une nouvelle année record

Dans le sillage des températures élevées, il n’est pas étonnant que des records impressionnants aient été battus ces derniers jours. Le 12 juin par exemple, des températures extrêmement élevées de 33,4 degrés ont été mesurées au Mexique à une altitude d’environ 2 600 mètres (La Bufa), l’une des valeurs les plus élevées jamais enregistrées à ce niveau d’altitude.

Le 11 juin dernier, 49,3 degrés ont été enregistrés à Sanbao, en Chine, établissant non seulement un nouveau record national pour le mois de juin, mais égalisant également la deuxième température la plus élevée de 2023 au niveau mondial. Le record actuel est à Turbat, au Pakistan, où 49,5 degrés ont été enregistrés le 7 juin. Le Sénégal a également battu son record national en juin avec 48 degrés à Matam, et la barre des 40 degrés a été franchie au début du mois dans certaines parties de la Sibérie.

Nous verrons probablement d’autres records tomber dans un avenir proche. Certains chercheurs prévoient déjà une nouvelle année record pour 2024, car c’est à ce moment-là que l’effet d’El Niño devrait se faire sentir.