Les tensions reprennent entre Lactalis et l’Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis (Unell). Dans un communiqué publié à ses adhérents le 14 décembre 2023, cette dernière rapporte « des difficultés dans la poursuite du principe de prix “marche en avant” instauré par les lois Egalim » avec Lactalis. Premier grief : un désaccord sur l’évolution du prix de revient à faire valoir aux enseignes de la distribution.

« Ce niveau de prix de revient y figure au titre du prix de la matière première agricole (MPA), dans la logique de “marche en avant” décrite par la loi Egalim », explique l’Unell. Elle demande à Lactalis une augmentation de 5 % de cet indicateur. Or la laiterie a « maintenu fermement sa position à 1 % d’augmentation », indique l’association d’organisations de producteurs. « Aucun accord n’a été trouvé », insiste-t-elle.

Lactalis fait « la sourde oreille »

Le deuxième objet de discorde entre l’Unell et Lactalis concerne la prise en compte du prix de revient dans la fixation du prix du lait. « Aujourd’hui, le niveau de prix de revient de référence détermine seulement 25 % du prix payé au producteur. Ces modalités contractuelles sont fixées par l’accord-cadre défini sous l’égide du médiateur et dans le cadre d’une mise en route lente et partielle d’Egalim 1 », détaille l’association d’organisations de producteurs.

Avec l’arrivée de la loi Egalim 2, l’Unell considère que « le contexte réglementaire a évolué avec le principe de « non-négociabilité » du prix de la matière première agricole. » L’association d’organisations de producteurs estime que cela doit permettre de « mieux prendre en compte le prix de revient dans la fixation du prix du lait », en particulier pour les produits de grande consommation commercialisés en France, qui représentent « 50 % du lait des producteurs de l’Unell ». Lactalis « continue à faire la sourde oreille, et nous sommes là aussi sur une situation de blocage », déplore l’association d’organisations de producteurs.