Outils de diagnostic

Coût de production

Cet indicateur est calculé sur une année comptable pour un atelier. Il permet la comparaison entre des exploitations, même diversifiées, et le repérage des marges de progrès. « Il ne prive pas d’une approche globale de l’exploitation », indique Yannick Pechuzal, animateur d’Inosys, Réseaux d’élevage bovins lait Auvergne-Lozère pour l’Institut de l’élevage. Le coût de production est constitué des charges courantes (hors MSA), des amortissements et des charges supplétives (rémunération du capital engagé, du foncier en proprié­té, et de la main-d’œuvre familiale à hauteur de 2 Smic/unité de main-d’œuvre). Cette méthode de calcul, validée par l’interprofession laitière, permet aussi d’appréhender le coût de revient du lait.

 

Rémunération permise

La rémunération permise, calculée pour 1 000 l de lait, est l’écart entre les produits de l’atelier (vente de lait, vente des animaux : vaches réformées et veaux, aides) et les charges de celui-ci, hors main-d’œuvre. « En production standard, 100 €/1 000 l peut être considéré comme un objectif minimum, même s’il doit être adapté au niveau de l’EBE, de la productivité de la main-d’œuvre et aux besoins de rémunération de l’éleveur », nuance l’expert. Deux voies sont possibles pour optimiser le niveau de rémunération permise, préalable à toute augmentation de volume : développer la valeur du produit (conversion au bio, labellisation AOP…) en prenant garde à l’impact sur les charges, ou alors optimiser le coût de production (meilleure maîtrise de l’alimentation, des frais d’élevage, des charges de mécanisation ou de bâtiments). « Concernant les charges de mécanisation ou de bâtiments, quand les investissements ont été faits, il est quasiment impossible de revenir en arrière, et pour longtemps, relève Yannick Pechuzal. Or, on estime que la moitié des écarts de rémunération permise entre exploitations est liée aux amortissements, d’où l’importance de bien raisonner ses investissements. »

 

Coût marginal du lait

L’augmentation de la productivité de la main-d’œuvre est souvent considérée comme le principal moyen d’accroître la rémunération de l’éleveur. Pour une croissance du volume au-dessus de 5 %, cela passe généralement par l’accroissement du cheptel, donc des investissements. « Dans le cas où un important bouleversement du système est pressenti, un diagnostic des capacités productives (main-d’œuvre, bâtiment, surface…) s’impose. Il permet de jauger les postes de charges initiales, qui pourront se diluer, et les dépenses nouvelles à engager : investissements ou charges courantes. Il ne faut pas sous-estimer le poste main-d’œuvre. Un calcul du coût marginal est impératif », alerte Yannick Pechuzal. Ce dernier indicateur permet d’évaluer le coût du lait produit en plus.

Rentabilité

Retour sur investissement

Cet indicateur, qui se calcule pour un type d’équipement (robot de traite, racleur…), permet d’évaluer en combien de temps le capital investi est compensé par l’augmentation des résultats. Il permet également de comparer différentes stratégies d’équipements. « En production laitière, le retour sur investissement (RSI) peut être d’une quinzaine d’années, indique Yannick Pechuzal. D’un investissement ne résultent pas forcément des produits supplémentaires, notamment quand il est fait pour économiser du temps de travail (robotique). Il est alors plus parlant de s’intéresser au temps économisé. »

 

Coût du temps gagné

Comparé au coût d’un salarié ou du chef d’exploitation, le coût du temps gagné donne une valeur au temps économisé grâce à l’investissement réalisé. Il est calculé à partir du capital engagé et de l’écart de résultats par rapport au temps de travail économisé.

Alessandra Gambarini