«Beaucoup d’éleveurs pensent que la politique vis-à-vis du loup ou de l’ours changera dès lors que ces prédateurs s’attaqueront à l’homme. Ils se trompent. À La Réunion, les requins tuent des surfeurs. Pourtant, l’animal continue de bénéficier d’une large protection, la plupart des plages de l’île sont interdites à la baignade », déclarait Jean-François Nativel, le 20 octobre 2021 à l’Assemblée nationale. Ce conseiller départemental de La Réunion, ancien surfeur de haut niveau, y a organisé une présentation sur les prédateurs, avec le soutien de Jean-Luc Poudroux (LR), un député réunionnais. L’ambition était de sensibiliser les parlementaires à la problématique des grands prédateurs.

« De gentils animaux dans les médias »

L’élu se désole en particulier de l’image des prédateurs véhiculée par les médias. « Ils sont montrés comme de gentils animaux, observe-t-il. Alors, quand nous disons qu’ils sont dangereux, nous passons pour des imbéciles ! » Aujourd’hui, l’homme doit s’adapter aux prédateurs qui endossent seuls l’image de la biodiversité.

Jean-François Nativel pointe l’approche idyllique qu’a notre société de cette biodiversité qui impose de mettre côte à côte le loup et l’agneau. « C’est une approche citadine des prédateurs, déconnectée de tout bon sens, insiste-t-il. Les prédateurs sont les plus grands maîtres de la souffrance animale. Ils mangent leur proie vivante. Nous humains, nous avons une conscience pour abréger cette souffrance. » M.-F. Malterre