Après la déambulation de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, au Sommet de l’élevage hier, c’est au tour de Michel Barnier de se prêter à l’exercice. Une visite particulièrement attendue par la filière ovine car la ministre de l’Agriculture avait indiqué qu’il revenait au Premier ministre et d’indiquer le montant du fonds d’indemnisation pour les éleveurs touchés par la FCO.
Interpellé sur le loup
Le hall accueillant l’élevage d’ovins est le premier visité par le Premier ministre. Paul Bony, dont l’élevage est « en pleine épidémie de la FCO-8 », l'interpelle sur le statut du loup et le coût pour l’État du plan loup. « Je connais bien le problème », lui a répondu Michel Barnier. Dans un contexte de restrictions budgétaires, « il y a des économies à faire » sur le plan loup, glisse l’éleveur une fois le Premier ministre parti.

Sur la fièvre catarrhale ovine (FCO), le Premier ministre raconte qu’il « a dû l’affronter en 2008 » lorsque la maladie a envahi le territoire français « dans un désordre total », se rappelle-t-il. Aujourd’hui, « il n’y a toujours pas de plan coordonné », constate-t-il en acquiesçant face aux agriculteurs.
« Vous étiez allé chez ma mère »
Entre deux morceaux de fromage, Michel Barnier serre surtout des mains de jeunes en nombre sur les stands, avec en prime, quelques selfies. La ministre de l’Agriculture, discrète, apparaît effacée à côté du Premier ministre. Il faut dire que l’homme de 73 ans a une longue carrière politique — et un ancien poste de ministre de l’Agriculture.
De nombreuses personnes le reconnaissent au Sommet. « Vous étiez allé chez ma mère ! » lance un jeune originaire de la vallée de la Maurienne. « Dans le plus petit village des Alpes », acquiesce le Premier ministre.
Sur Lactalis, « le besoin de comprendre »
Interrogé sur Lactalis dans le hall des bovins laitiers et sur la récente annonce du groupe de rompre les contrats de ses fournisseurs, le Premier ministre estime qu’il a « besoin de comprendre leur raison » et souhaite les rencontrer.
Dans le hall destiné aux bovins, le Premier ministre échange avec des jeunes du lycée agricole de Marmilhat. « On n’est pas soutenu », déplore Romain Lachenaud, 19 ans en BTS Acse. Celui qui va s’installer avec ses parents en polyculture-élevage précise : « Il y a trop de papiers, il y a beaucoup trop de délais il y a un gros problème de logistique. »
« Il faut simplifier tout ça », répond le Premier ministre. « C’est une passion, on veut en vivre quoi, la passion ça ne fait pas tout », conclut Romain Lachenaud. Faisant suite à son entretien express avec le ministre, se sent-il rassuré ? « Plus ou moins, ça a toujours été le même discours… », soupire le jeune.