Le changement climatique est là. Et l'un des moyens d'y faire face est d’aménager ses bâtiments d'élevage. « Le stress thermique entraîne une diminution de la consommation de nourriture, une hausse des taux de mortalité et donc des pertes économiques et une baisse du bien-être animal », résume Wejdene Chetouane, chargée de mission en élevage, bâtiment, équipements et énergies à l'Itavi (Institut technique des filières avicoles). Cette experte a participé à une journée technique organisée dans le Tarn par le GIEE (1) Elevage Occitanie et l'Afrac (2). Son intervention portait sur l'adaptation des bâtiments de volailles de chair au changement climatique.

Bien isoler... mais pas seulement

Avant tout isoler. En la matière, l'objectif est de « rendre les conditions intérieures indépendantes des conditions climatiques ». D'où la nécessité d'utiliser des matériaux ayant une faible conductivité thermique et d'empêcher la pénétration du soleil, avec des débords de toiture de 1,2 à 1,5 m. Les parois doivent être isolées « avec des panneaux sandwichs, en faisant attention à l'épaisseur nécessaire de chaque matériau », s'exclame la spécialiste. La ventilation doit être performante, de même que les extracteurs d'air. Concernant les entrées d'air, « il faut privilégier de nombreuses petites entrées bien réparties plutôt que peu de grandes », assure-t-elle. Celles-ci sont en outre plus efficaces le long des murs ou du plafond.

Des débords de toiture importants permettent de limiter la chaleur. (©  Christophe Zoia/GFA)

Ventilation statique... ou dynamique ?

La ventilation dynamique « donne l'assurance d'un contrôle précis de la circulation, d'une distribution uniforme de la température », déclare la chargée de mission. Inconvénient : le coût d'installation et de fonctionnement. La ventilation statique, pour sa part, est simple de conception et d'installation, présente un coût plus faible... mais moins de contrôle et d'adaptabilité. Dans ce dernier cas, il faudra choisir entre volets et rideaux et, dans la catégorie des rideaux, entre polycarbonate et bâches.

Refroidissement : les systèmes en balance

Au chapitre du refroidissement, le pad-cooling présente certains avantages : il peut abaisser la température de façon significative, est relativement facile à installer et entraîne une consommation énergétique relativement faible. Cela étant, « il ne peut pas être utilisé en rénovation. Il faut faire attention à la qualité de l'eau présente sur place pour savoir quels panneaux installer. Enfin, il n’est efficace que dans un climat assez sec, avec de fortes chaleurs », énumère Wejdene Chetouane.

Enfin, le refroidissement par brumisation se scinde en plusieurs systèmes : la pulvérisation et les systèmes à basse et haute pression. En basse pression, le « principal souci est le risque de mouillage de la litière ». En haute pression, « attention à la saturation de l'air en humidité », prévient la chargée de mission. Dans tous les cas, « ce sont des systèmes fortement consommateurs en eau ».

(1) Groupement d'intérêt économique et environnemental. (2) Association des filières avicoles et cunicoles de l'Occitanie.