À Amayé-sur-Seulles dans le Calvados, Gaëtan Leligois fait naître ses poussins dans son élevage en « nestborn » depuis 2022. L’éclosion a lieu dans son bâtiment. « Ma marge poussin aliment est supérieure de 0,8 à 1 euro au m² », souligne l’éleveur, qui conduit sept à huit bandes de 29 000 poulets par an commercialisés à 31 jours au poids de 1,9 à 2 kg.

Installé en 2020 sur 13 ha, Gaëtan a construit un poulailler de 1 350 m² en intégration avec Huttepain Aliment. « Appréciant l’élevage, je recherchais une activité complémentaire », explique le jeune agriculteur, qui reprendra l’exploitation familiale en polyculture-élevage bovin allaitant à la fin de 2025.

« Seul à travailler sur le poulailler, la mise en place est plus simple pour moi en nestborn car je peux l’assurer avec le chauffeur en une heure et demie, poursuit Gaëtan. J’ai aussi de la marge de manœuvre pour mettre l’aliment après l’arrivée des œufs. » Un nid de six à sept centimètres d’épaisseur doit être mis en place. « Cela ne change pas ma pratique habituelle, note le normand. Par contre, je chauffe quatre jours plus tôt et plus fort pour atteindre 35-36°C contre 32°C. » Le surcoût de chauffage au gaz s’avère toutefois variable selon les conditions météorologiques extérieures.

Rigueur lors des premiers jours

Gaëtan Leligois souligne l’importance de la rigueur dans le suivi des premiers jours. « Tout d’abord, il faut réagir au plus vite en cas de souci de température. » Huit ovoscans, des capteurs regroupant quatre œufs, sont disposés dans le bâtiment. L’éleveur et le couvoir suivent les mesures sur leurs téléphones et reçoivent d’éventuelles alertes.

Deux jours après l’arrivée des œufs, les non éclos doivent être ramassés. « Cela représente deux heures de travail sous une température de 35°C », précise Gaëtan Leligois, qui est facturé sur le nombre d’animaux vivants à sept jours. Les œufs étant commercialisés plus chers que les poussins en raison du coût de la machine qui les dispose dans le bâtiment, la différence est prise en charge par l’intégrateur. Ensuite, leur vaccination par nébulisation à un jour le mobilise environ une heure et lui coûte 50 euros par lot.

« Les poussins peuvent aller boire et manger dès qu’ils naissent, cela représente un gain de croissance de deux jours lorsqu’ils ont dix jours, note l’éleveur. Leur enlèvement intervient couramment trois jours plus tôt qu’avant avec des GMQ jusqu’à 100 g par jour. » Gaëtan Leligois enregistre un indice de consommation entre 1,45 et 1,5 ainsi qu’une mortalité autour de 3,5 % par lot. Il ajoute : « Je trouve les animaux plus calmes, et surtout je suis fier de les faire naître à la ferme. »