Éleveur laitier, producteur de semences et de plants de pépinière dans la Vallée de l’Authion, Jean-Maurice Leroy a pris sa retraite en 2018. « C’est à ce moment-là que j’ai rejoint le groupe Tiers Monde de la Vallée », évoque ce meneur à la fibre humaniste. Créée en 1986, cette association — qui compte aujourd’hui 120 adhérents — soutient le développement de projets à caractère éducatif et/ou sanitaire en Haïti, au Mali et en Mauritanie.

« Nous n’intervenons pas directement. Notre rôle consiste à collecter des fonds et à les envoyer à nos partenaires sur place. » En pratique, cette levée d’argent s’organise autour d’actions menées tout au long de l’année dans la Vallée de l’Authion. La plupart relèvent de l’agriculture. « On reste sur des choses simples, concrètes, reconduites d’année en année. Ça me convient parfaitement ! »

Un pour cinq

L’exemple le plus emblématique reste la culture de pommes de terre. « L’an dernier, l’association a récolté neuf tonnes. Notre organisation est bien rodée : un agriculteur met une parcelle à disposition, les adhérents assurent le reste jusqu’à la vente en bout de champs », apprécie Jean-Maurice. Selon les années, le Groupe cultive aussi des carottes, des haricots secs ou encore, comme en 2023, du millet grappe. « Sur 30 ares, nous avons obtenu une tonne valorisée 2 000 €, c’est intéressant ! »

Implantée dans un territoire à forte identité agricole, l’association reçoit aussi des dons, récupère des invendus qui sont transformés : les fruits en confitures, les fleurs et les plantes en compositions florales. Mises bout à bout, « ces opérations ont permis l’an dernier d’adresser 16 500 € à nos partenaires ». Avec 5 000 €, les Enfants du Désert (Mauritanie) ont financé un repas par jour pour trois cents enfants pendant neuf mois.

À l’aise dans l’opérationnel, Jean-Maurice est devenu, en mars dernier, le président du groupe « Tiers Monde de la Vallée ». Responsable ? « Oui, mais je suis surtout là pour mettre de l’huile dans les rouages quand c’est nécessaire », se défend-il, fier malgré tout de piloter une association particulièrement bien gérée. « Chez nous, un euro dépensé en génère quatre ou cinq. C’est une rentabilité que j’aurais aimé connaître dans ma carrière d’agriculteur ! », lâche-t-il en guise de pirouette.