Quand Myriam Oddon parle de son métier d’agricultrice, elle semble avoir toujours baigné dans cet univers. Pourtant, dans une autre vie, elle était institutrice à Marseille et son mari Étienne, infirmier.

D’importants soucis de santé les amènent à quitter cette ville. En 2007, ils emménagent à Saint-Julien-en-Saint-Alban dans une ferme ardéchoise qu’ils ne quitteront plus. Ils continuent au départ d’exercer leurs métiers respectifs. Étienne est attiré par le travail de la terre, mais Myriam est plus mitigée. Elle se lance toutefois dans l’aventure en 2015, à condition de garder une activité pédagogique. « Je ne voulais pas faire que de la production », confie cette femme de 46 ans.

Si son activité principale est la production de vinaigre balsamique, Myriam voue une passion pour l’élevage de chiens truffiers de race Lagotto Romagnolo. « J’adore leur caractère, ils sont d’une gentillesse incroyable », s’émerveille-t-elle. En plus d’être d’excellents compagnons pour ses quatre enfants, de 11 à 19 ans, ils font la joie des classes qu’elle accueille régulièrement sur l’exploitation pour des ateliers ludiques et pédagogiques.

Une belle complicité

Ces animaux à l’allure de peluche ont autre chose en tête que de chasser le gibier. L’objet de leur convoitise ? Les truffes ! C’est en tombant par hasard sur de vieilles coupures de journaux cachées dans sa maison que Myriam a découvert que son terrain en contenait. Jaiki, la toute première chienne qu’elle a accueillie en 2014 pour rechercher les fameux champignons est toujours auprès d’elle, et l’aide à éduquer les chiots fougueux.

L’agricultrice, à titre principal depuis 2018, aime la relation de complicité qu’elle noue avec ses chiens. Ils lui donnent de l’affection et elle le leur rend bien. « Je passe énormément de temps avec eux pour qu’ils se sentent rassurés et qu’ils comprennent que je suis leur dominant protecteur », explique-t-elle. Pour les dresser, elle doit faire preuve de beaucoup de patience.

Chaque année, elle vend une dizaine de chiots âgés de quatre mois à des trufficulteurs. Quant aux truffes, elle a choisi de ne pas les commercialiser. Elle organise des dégustations, en fait profiter sa famille, ses amis, ses bons clients… sans oublier ses chiens !